Le ministre de la Communication assume pleinement l'interdiction du numéro de décembre du magazine français, "Sciences et Avenir". Contacté par nos confrères du 360, Mustapha El Khalfi explique avoir pris la décision en concertation avec le chef du gouvernement et que la même décision d'interdiction sera également appliquée à toute publication personnifiant Dieu ou les prophètes. «J'ai pris cette décision comme beaucoup d'autres décisions similaires depuis le mois de février 2012. Il est hors de question d'autoriser la diffusion d'une publication personnifiant Dieu ou ses prophètes», a confié le ministre de la Communication au 360. Selon le porte-parole du gouvernement qui indique s'être «concerté avec le chef du gouvernement et les autres ministres concernés» aucune publication susceptible de choquer la foi et les sentiments des Marocains ne sera autorisée au Maroc. A titre de caution juridique, le ministre cite l'article 29 du Code de la presse et les recommandations de l'AG de l'ONU qui interdit de dénigrer la foi des peuples. Mustapha El Khalfi s'est voulu ferme mais ouvert. «Tant que je serai à la tête de ce département, je serai intraitable sur cette question et je ne fais qu'appliquer la loi», a-t-il déclaré. Il ajoute que «j'ai beaucoup de respect pour cette publication. Dans l'absolu, je n'ai rien contre le texte du dossier, mais qu'ils enlèvent les deux figurines et ils seront les bienvenus». Pour rappel, le numéro hors-série du magazine français, «Sciences et Avenir» a été interdit au Maroc par le ministère de la Communication. En cause deux illustrations censés représenter la «Biographie du prophète» en pages 30 et 31 sur un dossier intitulé «Dieu et la Science». La première est une chronologie réalisée par le magazine lui-même. La seconde reprend une calligraphie de Lutfi Abdullah réalisée sur commande du sultan ottoman Mourad III. Dans un éditorial publié sur son site, le magazine s'était insurgé contre cette «censure» en expliquant avoir utilisé ces illustrations à titre de vulgarisation d'un dossier sur l'origine des textes sacrés dont le Coran. Cela n'a visiblement pas convaincu les autorités marocaines.