Les enregistrements des deux journalistes français semblent beaucoup déranger la défense d'Eric Laurent et de Catherine Graciet. L'avocat d'Eric Laurent veut écarter l'enregistrement sonore de la 1ère entrevue que l'avocat marocain avait fait avec son téléphone. Pourtant c'est cet enregistrement de mauvaise qualité qui permettra de répondre à une autre question: qui a proposé de l'argent en échange de la non-publication du brûlot que s'apprêtaient à publier les deux journalistes français ? La défense des journalistes Eric Laurent et Catherine Graciet a décidé de contrattaquer dans le dossier de la tentative de chantage et d'extorsion de fonds sur le roi Mohammed VI. L'avocat d'Eric Laurent, Me William Bourdon, qui parlait de coup monté au début de l'affaire, a indiqué ce matin dans une interview à I-télé que son client et lui envisageaient de déposer une requête en nullité sur les enregistrements sonores réalisés lors de la première entrevue par l'émissaire du palais, Me Hicham Naciri. «J'ai été choqué par ces enregistrements privés et clandestins» clame l'avocat d'Eric Laurent qui compte écarter de la procédure judiciaire ces enregistrements sans lesquels, selon lui, «toute la procédure devrait s'écrouler». Il faut ici rappeler que le 11 août dernier Eric Laurent avait rencontré l'émissaire du palais qui avait enregistré au moyen de son téléphone portable toute la conversation. C'est lors de cette entrevue que le journaliste aurait avancé la somme de 3 millions d'euros en échange de la non-publication de son livre. Le journaliste confirme en partie ces faites mais explique que c'est l'avocat marocain qui lui a fait une «proposition indirecte», indique le JDD. Mais revenant sur ces propos, le quotidien français explique que logiquement si l'avocat marocain était à l'origine de la proposition, il n'aurait jamais pris le risque que déposer un plainte et d'être placé sous écoute lors des 2 autres rendez-vous car les journalistes auraient pu dévoiler que le Maroc était à l'origine de la proposition. D'ailleurs, en se basant sur les enregistrements dont il a reçu une copie, le JDD ajoute qu'à aucun moment, Eric Laurent et Catherine Graciet n'ont émis d'objection quand Me Hicham Naciri leur rappelle qu'ils sont «demandeurs». Pour rappel, Eric Laurent et Catherine Graciet, sous contrôle judiciaire et auteurs du Roi prédateur, sont accusés de tentative de chantage et d'extorsion de fonds sur le roi Mohammed VI. Ils sont accusés d'avoir réclamé 2 millions d'euros dont 80 000 en avance en échange de la non-publication d'un livre à charge sur le roi. Plusieurs enregistrements sonores lors du premier rendez-vous entre Eric Laurent et Me Hicham Naciri ainsi que des écoutes policières des conversations entre l'avocat et les deux journalistes ont conduit à l'arrestation des deux journalistes. L'enregistrement du premier rendez-vous, fait depuis le téléphone logé dans la poche de l'avocat marocain est de mauvaise qualité. Un laboratoire lyonnais se charge de son nettoyage et de son exploitation. Il pourrait permettre de lever les zones d'ombres de cette affaire.