Les deux journalistes français Eric Laurent et Catherine Graciet, poursuivis pour chantage à l'encontre du roi du Maroc, viennent de subir un autre revers avec la décision, mardi, de la cour d'appel de Paris de rejeter la requête d'annulation des enregistrements audio présentée par leur avocat. Les deux journalistes, mis en examen pour chantage et tentative d'extorsion à l'encontre du roi du Maroc, ont demandé, le 15 décembre, l'annulation des enregistrements réalisés par l'avocat du Palais, Me Hicham Naciri, sur son téléphone portable, estimant que ces derniers ont enfreint la procédure légale des écoutes. Selon eux, l'avocat marocain les a piégés en procédant aux enregistrements lors de leurs rencontres les 21 et 27 août, alors qu'une enquête judiciaire était ouverte après leur 1er rendez-vous du 11 août. « Dans son verdict, la Cour d'appel de Paris a considéré que ces enregistrements sont un moyen de preuves qui peut rentrer dans la procédure judiciaire et qu'il n'y a pas besoin d'une ordonnance du juge d'instruction demandant préalablement la sonorisation des lieux comme nous l'avons demandé », a déclaré à Jeune Afrique l'avocat de Catherine Graciet, Me Eric Moutet. Il affirme, par ailleurs, son intention de déposer un pourvoi en cassation suite au verdict de la Cour ainsi qu'une plainte auprès du procureur de la République contre l'avocat marocain, Me Hicham Naciri, pour délit d'enregistrement d'autrui. De son coté, l'avocat de la partie marocaine Ralph Boussier, a déclaré à la MAP que les enregistrements, dont le premier d'une qualité moyenne et les deux autres d'une excellente qualité, établissent de façon « incontestable » l'opération de chantage, qualifiant de « maîtres chanteurs » les deux journalistes français. Après cette décision de la Cour, « nous allons passer aux choses sérieuses », a-t-il souligné, notant qu'outre les enregistrements, les deux journalistes ont été arrêtés avec chacun 40.000 euros en poche et signé un document reconnaissant qu'ils sollicitaient deux millions d'euros pour arrêter de « nuire systématiquement au Maroc par leurs écrits et actions ». Le journaliste français Eric Laurent avait contacté le cabinet royal pour annoncer qu'il se préparait à publier, avec Catherine Graciet, un livre sur le Maroc, mais qu'il était prêt à y renoncer en échange de trois millions d'euros.