Plusieurs notes diplomatiques de l'ambassade américaine de Rabat ont été publiées par le site internet du journal libanais Al-Akhbar. L'un de ces «cables» diplomatiques concerne l'affaire Abdelkader Belliraj, chef présumé d'un réseau terroriste d'une trentaine de personnes, démantelé en février 2008. Selon la note envoyée de d'ambassade américaine de Rabat, Abdelkader Belliraj n'a pas eu droit à un procès équitable. Pour rappel, Abdelkader Belliraj a été condamnée à la perpétuité pour activités terroristes le 28 juillet 2009 par le tribunal antiterroriste de Salé. La note a été envoyée de Rabat, le 6 août 2009, soit quelques jours après la condamnation. Avec comme objet «un important cas de terrorisme soulève des questions de droits de l'Homme», elle indiquait des irrégularités dans le déroulement du procès. «Selon des organisations de défense des droits humains, les avocats de la défense et les diplomates européens au courant de l'affaire, les preuves contre Belliraj et ses co-accusés (35 personnes au total) comprenaient des déclarations des prévenus à la police et deux saisies d'armes, destinées à être utilisées pour commettre des assassinats et autres actes terroristes. Les prévenus ont d'abord fait leurs dépositions, mais se sont ensuite rétractés devant le juge de première instance, disant qu'elles avaient été obtenues sous la contrainte ou ont été modifiées.». En anglais dans la note: According to human rights NGOs, defense attorneys and European diplomats familiar with the case, the state's evidence against all 35 of the accused consisted of the defendants' statements to the police in which they implicate themselves and others, and two seizures of weapons which were allegedly intended to be used to conduct assassinations and other terrorist acts. The defendants initially affirmed their statements before a preliminary judge, but then retracted them before the trial judge, saying they had been obtained under duress or had been altered. Un conseiller de l'ambassade belge à Rabat, Johan Jacobs, cité par le télégramme, a également déclaré que le jugement était «sans doute» inéquitable. «Comment un juge impartial pourrait rendre un verdict et déterminer les peines pour 35 personnes différentes en moins de 12 heures après les dernières plaidoiries», s'est-il demandé ? Toujours selon Johan Jacobs, des pièces à conviction, en français et néerlandais, ont été livrées par la Belgique mais une partie seulement en a été traduite alors que la défense en avait demandé la traduction en arabe. La défense d'Abdelkader Belliraj avait fait appel de la sentence, comme pour la plupart de ses co-accusés, notamment pour non «indépendance» de la justice marocaine. Cependant, la peine de Belliraj a été confirmée en juillet 2010. Cette note diplomatique américaine prête à sourire lorsqu'on se souvient du jugement et des conditions de détention des présumés terroristes à Guantanamo.