La polémique fait rage au Pays-Bas : comment lutter contre l'antisémitisme ? Certaines grandes personnalités du pays, comme Frederik Bolkestein dit Frits, l'ex-commissaire européen pensent que les Juifs doivent émigrer ailleurs pour que le phénomène connaisse un terme. Pour le populiste Geert Wilders, c'est plutôt aux Marocains de quitter les Pays-Bas. Aux Pays-Bas, il suffit d'un rien que pour que la communauté d'origine marocaine soit prise pour cible par les hommes politiques. Dernier épisode en date, et qui est en cours d'ailleurs, la polémique suscitée par des propos tenus par l'ex-commissaire européen Frits Bolkestein. Dans un livre consacré au judaïsme, l'ancien dirigeant du Parti libéral néerlandais donne son point de vue sur l'antisémitisme montant dans le pays et incite les «juifs conscients» à quitter la Hollande. Selon lui, «les juifs conscients doivent réaliser qu'il n'y a plus d'avenir au Pays-Bas». Et par conséquent, doivent encourager leurs enfants à aller s'installer aux Etats-Unis ou en Israël rapporte Le Monde. Suffisant pour provoquer le lever de boucliers de la droite extrémiste. Et c'est le chef de file des populistes, Geert Wilders qui s'invite dans la partie. Pour cet islamophobe, également hostile aux étrangers, s'il y a à lutter contre l'antisémitisme, «ce ne sont pas les Juifs mais [plutôt] les Marocains coupables d'antisémitisme qui doivent quitter le pays». A l'instar de la plupart des partis politiques néerlandais, il prône une plus grande «fermeté» pour faire face à l'antisémitisme. Le parlement devrait trancher sur la question. Le député Geert Wilders dont la formation, le PVV, est la troisième force politique du pays depuis les élections de juin dernier, n'en est pas à sa première sortie contre les Marocains et les musulmans en général. Il s'est fait notamment connaitre en comparant le Coran au «Mein Kampf» d'Adolf Hitler et demandé son interdiction aux Pays-Bas. Sans parler de son court-métrage anti-islamique «Fitna» diffusé sur internet en 2008. Récemment en visite dans l'Etat hébreux, il a appelé les dirigeants israéliens à ne pas échanger les territoires occupés contre une paix avec les Palestiniens. Car selon lui «le conflit au Moyen-Orient ne porte pas sur le territoire et les frontières, mais sur l'opposition entre le jihadisme islamique et la liberté occidentale».