Le dirigeant d'extrême droite néerlandais Geert Wilders a été reconnu coupable par la justice vendredi d'insultes et d'incitation à la discrimination à l'encontre des Marocains mais aucune peine n'a été prononcée contre lui. Le parquet avait requis une amende de 5.000 euros mais pas de peine de prison. Le chef du Parti pour la Liberté (PVV) a annoncé son intention de faire appel. Geert Wilders, qui s'est dit victime d'un procès politique, était poursuivi pour avoir déclaré début 2014 lors d'une manifestation qu'il fallait « moins de Marocains » aux Pays-Bas. Réagissant au jugement, le qualifiant sur Twitter de « complètement fou », il a estimé qu »il visait à le faire taire avant les élections législatives prévues le 15 mars. Selon certains sondages, le PVV devance le Parti populaire libéral et démocrate (VVD) du Premier ministre Mark Rutte dans les intentions de vote. Dans un enregistrement vidéo, Geert Wilders déclare : « On ne me fera jamais taire ! ». La décision de justice est, ajoute-t-il, une tentative de « neutraliser le chef du plus grand et plus populaire parti d'opposition aux Pays-Bas. » Le juge Hendrik Steenhuis, lisant la décision du tribunal, a souligné que « personne n'est au-dessus des lois ». Cela s'applique aussi aux dirigeants politiques, a-t-il dit, « et s'ils franchissent la ligne rouge, cela ne signifie pas pour autant que l'on attente à la liberté d'expression ». L'accusation dit avoir établi que les propos de Geert Wilders avaient été tenus dans l'intention délibérée de viser un groupe ethnique particulier, en infraction avec la Constitution. Geert Wilders avait en 2011 déjà été poursuivi pour incitation à la haine raciale pour avoir demandé l'interdiction du Coran, qu'il avait placé sur le même plan que « Mein Kampf » de Hitler, et l'expulsion des « criminels » marocains. Il avait bénéficié d'un non-lieu. Selon lui, les Marocains, qui comptent pour 2% environ des 17 millions d'habitants des Pays-Bas, sont sur-représentés parmi les bénéficiaires des prestations sociales et les délinquants. Il leur reproche de ne pas s'être intégrés après leur arrivée dans le pays dans les années 1960.