Est-ce la fin de l'impunité pour des soldats marocains affectés à une mission de paix en Afrique suspectés de viols ? Sous la pression du Conseil de sécurité, la direction des FAR a décidé d'ouvrir une enquête dans les rangs de son contingent en République centrafricaine. Les services de Bouchaib Arroub ont ouvert une enquête sur au moins un membre du contingent marocain en République centrafricaine soupçonné de viols et d'abus sexuels, indique dans son édition d'aujourd'hui le quotidien Assabah. La direction des FAR se plie ainsi aux ordres des Nations Unies exigeant l'ouverture d'une enquête sur ces allégations. La semaine dernière, le Conseil de sécurité a en effet adopté à l'unanimité une résolution appelant, à «la responsabilité des pays qui contribuent par l'envoi de troupes et de forces de police à enquêter sur ces faits présumés contre leurs personnels en uniforme», ajoutant que les pays concernés devaient, «si cela est approprié, les traduire en justice». D'autres éléments des FAR seraient dans ligne de mire ? Le journal Assabah croit savoir que les soupçons ne concernent pour le moment qu'un seul soldat qui serait l'auteur d'un viol commis sur une mineure de 16 ans. Les enquêteurs ont par ailleurs auditionné le mis en cause, ses supérieurs hiérarchiques et ses collègues. Le journal n'exclut pas que l'enquête de l'Inspection des FAR soit élargie à d'autres casques bleus marocains en République centraficaine impliqués dans le scandale qui secoue la mission de paix de l'ONU à Bangui. Cet incident n'est pas sans rappeler le précédent de 2012 à Goma, dans l'est de la République démocratique du Congo. Là aussi un élément des FAR de la Mission des Nations Unies en RDC, la MONUC, avait été au cœur d'une enquête pour viol présumé sur une mineure de 10 ans. Toutefois aucune poursuite judiciaire n'avait été décidée contre le soldat marocain. L'affaire avait été vite étouffée et oubliée. Trois années auparavant en Côte d'Ivoire, des soldats des FAR auraient été renvoyés au royaume pour les mêmes délits. Cette fois, le Conseil de sécurité veut sévir pour ne pas être accusé de laxisme. Sous pression, Ban Ki-moon a déjà relevé de ses fonctions le chef de la Minusca, le Sénégalais Babacar Gaye, remplacé le 13 août par le Gabonais, Parfait Onanga-Anyanga.