Connu pourtant pour ses déclarations choquantes envers les musulmans de France, le maire de Nice, Christian Estrosi, serait très clément envers eux à l'approche des régionales. Une «politique» que la candidate FN Marion Maréchal-Le Pen n'a pas loupée. Les deux se livrent à une véritable bataille électorale en ce moment sur le dos des musulmans Tout est parti d'une interview accordée à Nice Matin par l'imam Abdelkader Sadouni dans laquelle il se confiait sur sa relation avec la municipalité. «Nous avons la chance d'avoir une oreille attentive. Ce n'était pas le cas avant», a-t-il affirmé, rapporte Nice Matin. Dans toute l'interview, c'est cette déclaration qui a particulièrement intéressé la tête de liste Front National (FN) aux régionales en PACA. Publiant une copie du journal sur Twitter, elle a encadré en rouge la déclaration de l'imam Sadouni. Dans son commentaire, elle assimile directement les musulmans aux islamistes. Avec @cestrosi, les islamistes n'ont même plus besoin de prières de rue pr se faire entendre à #Nice06, dixit l'imam: pic.twitter.com/eX5orL3ngM — Marion Le Pen (@Marion_M_Le_Pen) 18 Août 2015 Guerre médiatique Une heure plus tard environ, Christian Estosi a réagi sur le réseau social par le biais de sa porte-parole Marine Brenier, estimant qu'elle mène une «campagne de la haine». Donc pour vous @Marion_M_Le_Pen musulmans = islamistes ? @lepenjm doit être fier de votre campagne de la haine https://t.co/kgbzFLd2IF — Marine Brenier (@marinebrenier) 18 Août 2015 Au Lab, le maire des Républicains de Nice a personnellement déclaré : «Que la candidate du Front national prenne tous les musulmans de France pour des islamistes est un non-sujet. Je lui laisse penser ce qu'elle veut. Moi, je m'occupe de mes électeurs». D'après lui, son «parcours politique rend peu crédibles les accusations» de Marion Maréchal-Le Pen. Mais dans l'entourage de la frontiste, on exclue toute attaque personnelle contre le maire. «Le tweet [de Marion Maréchal-Le Pen, ndlr] est dirigé contre les prières de rues qui sont une revendication politique. Or les islamistes sont des musulmans qui ont une revendication politique», a déclaré au Lab un proche de la députée FN. Et sur son compte de campagne sur Twitter, la petite-fille de Jean-Marie Le Pen, aligne sur série de tweets censée prouver que l'imam Sadouni est un islamiste. 2015 ne fait donc pas exception à la «règle» établie par les politiques français depuis quelques années. Cette fois encore les musulmans sont instrumentalisés dans une bataille électorale. Et l'attitude de Christian Estrosi est quelque peu surprenante, car rappelons-le c'est lui qui, en mars dernier, qualifiait les musulmans de «cinquième colonne» en France. Il semble que pour obtenir des voies pour sa réélection tous les moyens sont bons.