Invité sur al plateau de France 3 dimanche 26 avril, le maire UMP de Nice de Nice a tenu des propos virulents, évoquant les «cinquièmes colonnes» islamistes qui serait en guerre contre la France. Ses propos ont très vite suscité les critiques des politiques de tout bord, y compris dans les rangs de Nicolas Sarkozy. «C'est une troisième guerre mondiale qui nous est déclarée, il faut en être conscient», a déclaré le maire de Nice Christian Estrosi sur France 3 dimanche 26 avril, affirmant que cette guerre proviendrait de l' «islamo-fascisme» présent dans l'Hexagone «à travers les cinquièmes colonnes et (leurs) réseaux infiltrés dans nos caves, dans nos garages…». Alors que ces déclarations font la une de la presse en France depuis ce lundi, le maire UMP également candidat aux prochaines régionales en PACA a réaffirmé ses propos sur sur Twitter, donnant même sa définition de la «cinquième colonne». Je persiste et je signe. 5ème colonne = partisans cachés au sein d'un Etat d'une organisation hostile. Cela s'applique bien à la situation — Christian Estrosi (@cestrosi) 27 Avril 2015 Extrêmement grave Ces déclarations encore plus virulentes que celles de l'extrême droite n'ont pas laissé les politiques français indifférents, au contraire. Le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll a parlé de «dérive lamentable», regrettant que Christian Estrosi «ne se cache même plus d'imiter les délires FN. Et en plus il faudrait l'appeler Républicain!». Le candidat PS aux régionales en PACA, Christophe Castaner, pense qu'à cette allure, il n'y a plus de différence entre son adversaire UMP et celui du FN qui n'est autre que Marion Maréchal-Le Pen. «Il est clair que j'aurai deux adversaires d'extrême-droite», a-t-il affirmé sur Twitter. Pierre Laurent du PCF a pour sa part dénoncé des propos d'une «extrême gravité». D'après lui, «l'urgence est à sortir des logiques de guerre, de domination, d'inégalité qui ne font que précipiter l'enchaînement des drames», a-t-il dit estimant que Christian Estrosi cherche à faire parler de lui à quelques moins de huit mois des régionales. Il a d'ailleurs appelé les Français «à ne pas tomber dans le panneau». Les musulmans, premières victimes de Daesh Sur le plateau du Soir 3, Rama Yade de l'UDI a également exprimé son «désaccord» avec les propos du maire UMP de Nice, rappelant que «les premières victimes de Daesh sont des musulmans». «La violence des mots [d'Estrosi] traduisaient une forme d'impuissance», a estimé l'ancienne ministre. Pourtant connu pour ses positions extrêmes, le FN aussi a taclé Christian Estrosi. Il «est dans l'outrance verbale pour des raisons électorales mais cache une inaction coupable, car son parti est responsable de la situation actuelle», a dénoncé le vice-président du parti Florian Philippot. Même au sein de l'UMP, la sortie médiatique de Christian Estrosi n'a pas fait l'unanimité. En dehors de Nadine Moreno qui a ouvertement approuvé l'existence d'une «cinquième colonne» en France, le président UMPiste du Sénat français, Gérard Lachter, «ne le croi[t] pas». «La théorie de la cinquième colonne, ce n'est pas ma théorie», a-t-il affirmé lors de son passage à l'émission Tous Politiques, se disant «choqué» par l'emploi du mot «fasciste».