Déclaration électoraliste ou véritable rupture ? Le président du parti Les Républicains a remis en cause samedi le «droit su sol» alors qu'il n'avait pas voulu y toucher lors de la présidentielle de 2012. A gauche comme à Droite, cette volte-face suscite plusieurs critiques mais pas que... Nicolas Sarkozy est au cœur des débats en France. En cause, sa nouvelle position sur le «droit du sol» révélée samedi lors d'une réunion avec des nouveaux adhérents de son parti nouvellement renommé, Les républicains. Le président de l'ex-UMP a remis en cause «le droit du sol», prouvant de plus en plus la radicalisation de la Droite française. «Faut-il remettre en cause le droit du sol ? Cette question, incontestablement, peut se poser», a déclaré Sarkozy cité par LeMonde. Ce dernier se dit même favorable à un débat sur cette question, mais il va falloir d'abord «consulter» les militants du mouvement. Campagne électorale ? Jusque-là, le FN de Marine Le Pen était le parti qui se distinguait le plus souvent sur le débat sur les questions de nationalité. La formation d'extrême droite est favorable à la suppression du «droit du sol» depuis plus de 20 ans. Elle avait même souligné la nécessité d'instaurer le «droit du sang» comme par le passé. En tout cas, certains voient dans la nouvelle position de Sarkozy des prémices d'une campagne électorale, mais surtout une façon de toucher les électeurs de droite en attendant la primaire chez Les Républicains. «La remise en cause du droit du sol, dans les mots, par l'UMP est une annonce électoraliste», a déclaré Marine Le Pen sur BFMTV. .@f_philippot : "Quand il est au pouvoir, @NicolasSarkozy ne remet pas en cause une seule seconde le droit du sol." #Ecorama — Front National (@FN_officiel) 15 Juin 2015 "La remise en cause du droit du sol, dans les mots, par l'UMP est une annonce électoraliste." #BFMPolitique — Marine Le Pen (@MLP_officiel) 14 Juin 2015 Division chez les Républicains Autre critique, cette fois venant de l'UDI, celle d'Yves Jego. «Dans la perspective des prochaines échéances électorales nationales, certains semblent vouloir ouvrir un vrai/faux débat dont hélas notre pays a le secret», a écrit Jego sur sa page Facebook. Ce dernier rappelle même que «140 000 étrangers acquièrent la nationalité française chaque année. Pour plus des deux tiers, cette entrée dans la Nation se fait par décision du gouvernement - la naturalisation - ou bien par mariage avec un conjoint français». Pour sa part, le Premier ministre n'a pas trop voulu s'arrêter sur les propos de Sarkozy. «La question du droit du sol, je ne veux pas l'ouvrir», a réagit Manuel Valls. Au sein de son propre parti, les trois principaux rivaux de Sarkozy ne sont pas non plus favorables à la remise en cause du droit du sol. Burno Le Maire, François Fillon et Alain Juppé ont tous exprimé leur opposition à l'idée de Sarkozy, selon Le Monde. Mais au sein des Républicains, Sarkozy bénéficie de plusieurs soutiens et non des moindres. Outre Xavier Bertrand et Hervé Mariton, Eric Ciotti, qui souhaite supprimer le «droit du sol» pour les non-Européens, estime ainsi qu'il faut «manifester la volonté de devenir français». «La nationalité ne peut pas s'acquérir par hasard, avec une procédure automatique», avait-t-il expliqué. De son côté, Nadine Morano a aussi abondé dans le même sens que Sarkozy, expliquant sur Radio J, qu'il faut mettre place «une politique migratoire responsable». Par contre pour Aurore Bergé des Républicains, «Etre Français ça n'est pas juste un héritage. Etre Français c'est adhérer à la France. Oui au droit du sol». Être Français ça n'est pas juste un héritage. Être Français c'est adhérer à la France. Oui au droit du sol. http://t.co/0xhJu6Aiai — Aurore Bergé (@auroreberge) 14 Juin 2015