C'est l'information qui fait la une de tous les journaux français en ce moment. Le président de l'UMP Jean François Copé veut réformer le droit du sol en France, entre autres, pour lutter contre le communautarisme. Suite à ses propositions et déclarations, les réactions fusent. Si les socialistes condamnent, le FN s'en moque. Mais une chose est certaine, les communautés étrangères sont une nouvelle fois au coeur du débat politique à l'approche des élections. Cela est devenu une habitude. «Un enfant né de parents qui sont illégalement sur le sol français, il ne peut pas y avoir d'automaticité à devenir Français», a déclaré à la presse mardi le président de l'UMP, Jean François Copé après avoir annoncé une proposition de loi pour réformer le droit du sol. Pourtant la loi est claire à ce sujet. «Tout enfant né en France de parents étrangers acquiert la nationalité française à sa majorité si, à cette date, il a en France sa résidence et s'il a eu sa résidence habituelle en France pendant une période continue ou discontinue d'au moins cinq ans, depuis l'âge de onze ans», indique l'Article 21-7 du Code civil. Lutter contre «la montée des tensions communautaristes gravissimes» Mais M. Copé estime qu'«il faut réécrire complètement la politique de l'immigration» française. Celle appliquée actuellement, dit-il, «est encore celle du XXe siècle, quand la France avait une immigration économique». Il s'agit en effet, du temps où de nombreux travailleurs africains, dont des Maghrébins, avaient rejoint l'hexagone pour travailler à la construction du pays. «Ce modèle ne fonctionne plus, affirme le président de l'UMP. Aujourd'hui, au XXIe siècle, on a une immigration répondant à des motifs sociaux». Jean François Copé entend, via la nouvelle politique proposée par son parti, lutter contre le communautarisme, estimant qu'il faut «apporter une solution» à «la montée des tensions communautaristes gravissimes» qui secouent actuellement la France. «Il prépare l'abandon du droit du sol au profit du droit du sang» Après la sortie médiatique du député UMP, les réactions ne sont pas faites attendre. Pour le chef du gouvernement, Jean Marc Ayrault, le but du premier parti de l'opposition est de «préparer l'abandon du droit du sol au profit du droit du sang». «Ce n'est pas la République», a-t-il déclaré devant les ministres, rapporte 20 Minutes. Naturellement, les associations militantes pour la défense des droits des étrangers s'opposent à la réforme du droit du sol. «On devine aisément à travers les propositions de l'UMP la prochaine étape qu'il lui reste à franchir pour définitivement intégrer le Front National (FN)», a réagi France Terre d'Asile. En effet, même dans le milieu politique, plusieurs sont ceux qui estiment que l'UMP est en train de «joue sur le terrain du Front National (FN)». Car même si Marine Le Pen a traité la proposition de M. Copé de «manœuvre électoraliste politicienne», elle est toujours contre l'octroi automatique de la nationalité aux enfants nés en France et de parents non naturalisés. Un référendum est nécessaire pour trancher Bien entendu, l'UMP refuse qu'on lui prête ces intensions. Mercredi, l'ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino, s'est dit fermement opposé à «la remise en cause du droit du sol». D'après lui, seul un référendum pourrait permettre de trancher de manière raisonnable, car, dit-il, une telle réforme «doit être un principe partagé par tous les Français». Une fois de plus, les hommes politiques français remettent le dossier de l'immigration sur la table, sujet privilégié à l'approche des élections. Sauf que celui-ci prend généralement de vilaines tournures, mettant souvent les communautés étrangères au coeur des débats.