Un rapport très controversé sur l'intégration, mis en ligne sur le site du Premier ministre et proposant notamment de supprimer la loi sur le voile à l'école, suscite un vif débat entre la majorité et l'opposition en France. Décliné en cinq volets, ce rapport propose une "politique repensée" de l'intégration axée sur la lutte contre les discriminations et l'égalité des droits. Ses auteurs préconisent aussi de supprimer une circulaire qui empêche les mamans voilées d'accompagner les élèves lors des sorties scolaires. A trois mois des élections municipales en France, ce rapport soumis à l'exécutif, et sur lequel ce dernier ne s'est pas encore prononcé, "ne reflète pas du tout la position du gouvernement" sur la politique d'intégration, a déclaré le président français François Hollande. Le président de l'Union pour un Mouvement Populaire (UMP-opposition), Jean-François Copé s'est insurgé contre ce rapport qui, à ses yeux, "érigerait le communautarisme en nouveau modèle pour la France". "Notre République serait en danger si vous cédiez à cette tentation en mettant en oeuvre, ne serait-ce qu'à minima, un rapport dont l'intention est de déconstruire cette République", a-t-il lancé à l'adresse du Premier ministre Jean-Marc Ayrault, Pour sa part, l'ex-Premier ministre François Fillon, a estimé que les dispositions de ce rapport "diviseraient un peu plus les Français et alimenteraient tous les extrémismes", fustigeant la "logique d'une nation mosaïque et communautariste". Réagissant à ces sorties médiatiques, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a assuré que le gouvernement ne voulait pas réintroduire les signes religieux à l'école, expliquant que ce n'est pas parce qu'il reçoit des rapports que c'est forcément la position du gouvernement. Lui emboitant le pas, le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a souligné que le rapport n'engage pas le gouvernement et que les questions liées à l'intégration sont des sujets sur lesquels la droite a profondément échoué. "La volonté du gouvernement, c'est de refonder notre système d'intégration", a-t-il insisté. Une réunion interministérielle doit se tenir début janvier à Matignon pour bâtir la future feuille de route du gouvernement en matière d'intégration des immigrés.