La marche a débuté vers 8H30 depuis la place Mary Fitzgerald à Newtown et se poursuivra jusqu'au tribunal suprême de Braamfontein. S'adressant à ses partisans, le leader de l'EFF, Julius Malema, a déclaré que l'opposition voulait que M. Ramaphosa soit tenu responsable des circonstances entourant le vol de devises étrangères dans sa ferme privée du Limpopo en 2020. «Nous manifestons pour dénoncer la corruption du Président Cyril Ramaphosa et du Congrès National Africain (ANC). Et nous ne cesserons jamais de souligner à quel point le parti historique et son président sont corrompus», a-t-il souligné. Le scandale est lié à une plainte pénale déposée en 2022 par l'ancien chef de l'espionnage, Arthur Fraser, qui a accusé le Président sud-africain de ne pas avoir signalé le vol dans sa ferme privée de 580.000 dollars en devises, contrevenant ainsi à la loi sur la prévention du crime organisé. Suite à cette affaire, une Commission parlementaire, mise en place par l'ancienne présidente du Parlement, Mapisa-Nqakula, a conclu dans un rapport que Ramaphosa doit répondre à de graves violations de la Constitution pour s'être exposé à un conflit d'intérêts, avoir effectué un travail rémunéré à l'extérieur et avoir enfreint la loi sur la prévention des activités de corruption. La Commission avait ainsi recommandé au Parlement d'entamer la procédure de destitution du chef de l'Etat. Mais les députés du Congrès National Africain (ANC au pouvoir), qui sont majoritaires, ont rejeté le rapport lors d'un vote controversé. Mais, les partis de l'opposition ne sont pas convaincus de ce «vote politique» des députés de l'ANC, qui cherchent à protéger le chef de l'Etat. Ils ont ainsi exprimé leur indignation par la décision de l'Autorité nationale des poursuites (NPA) de ne pas le poursuivre pour la possession de devises étrangères dans sa ferme du Limpopo. Face à ce tollé, le Président a déclaré qu'il avait pleinement confiance dans la Cour constitutionnelle pour rendre une décision complète et définitive sur l' affaire Phala Phala, qui a tourmenté sa présidence depuis 2022. La plus haute cour du pays devrait examiner, ce mardi, le recours en justice introduit par les partis de l'opposition et selon lequel l'Assemblée nationale a eu tort de rejeter un rapport d'un panel indépendant en vertu de l'article 89 de la Constitution, qui suggérait que le Président devrait faire face à une enquête de destitution.