C'est hier après-midi, lors de sa neuvième convention, que l'UMP a dévoilé son programme pour 2012. Parmi les lignes directrices de sa politique figurent en bonne place des mesures anti-immigration. Outre réduire l'immigration légale de 10%, l'UMP refuse également le droit de vote aux étrangers, ainsi que leur éligibilité. Des mesures bien à droite. A l'approche de 2012, et sous la pression montante des présidentielles, l'UMP continue de chasser sur les terres du Front nationale (FN). Hier, lors de sa neuvième convention, le parti de la majorité a dévoilé ses cartes. Comme prévu, l'immigration est dans ligne de mire de l'UMP, et une batterie de mesures a été énoncée pour limiter et réduire l'immigration. Même si certaines positions, comme le refus de la double nationalité, ont été abandonnées, l'UMP a sans ambages mis le cap sur la droite. Sale temps pour les immigrés «Si vous décryptez les propositions socialistes, vous verrez, elles ont une particularité : aucune n'est courageuse…» Tonnait Jean-François Copé, secrétaire général du parti, lors du rassemblement UMPiste. L'UMP a en effet choisi de prendre le risque de se faire beaucoup d'ennemis en prônant la réduction de l'immigration légale de 10%, notamment en durcissant les conditions du regroupement familial et en poursuivant la réforme du droit d'asile. Les enfants nés sur le sol français de parents étrangers devront faire une demande pour acquérir la nationalité française, s'ils le souhaitent, entre 16 et 18 ans. L'UMP s'engage également à augmenter le nombre effectif de reconduites à la frontière. Quant au droit de vote des étrangers hors UE, c'est niet. L'UMP s'y oppose fermement ainsi qu'à leur éligibilité. Mais cette mesure n'est pas une surprise. Samedi 26 novembre, François Fillon, premier ministre français affirmait qu'il s'opposait «de toutes (ses) forces au droit de vote des étrangers aux élections locales que la majorité socialiste du Sénat s'apprête à débattre et à adopter». Des dissidents au sein de l'UMP ? L'UMP a également annoncé la restriction de l'Aide médicale d'Etat (AME) sur «les situations d'urgence sanitaire» et «les risques épidémiques» et menace de suspension de la participation française à l'espace Schengen pour les pays qui ne respectent pas leurs obligations. Cependant, au sein même de l'UMP, des voix s'élèvent pour prévenir d'éventuels dérapages dus à ces mesures radicales. Jean-Pierre Raffarin, ancien premier ministre, a souligné que les immigrés qui respectent les règles «ont droit à notre considération». «Ne soyons pas brutaux. Ne faisons pas des immigrés des adversaires globaux. L'immigré qui respecte la France est un ami de la République. […] S'ils respectent la règle, ils sont respectés par la règle. Ceux-là, la République les aime et ils aiment la République» insistait-il, au nom de «l'humanisme». Pour Jean-François Copé tempère ce que la presse a considéré comme «une opposition interne». «Nous sommes tous en phase avec Jean-Pierre Raffarin. Il ne s'agit pas stigmatiser les immigrés dans leur globalité» assurait Copé avant de poursuivre, «Les réserves qui se sont manifestées témoignent de l'existence de sensibilités diverses au sein de notre famille mais ce sont plus des débats que des oppositions».