La gauche et la droite françaises mettent le cap sur les élections législatives de juin, au lendemain de la victoire de François Hollande à l'élection présidentielle. Battue dimanche, l'UMP mènera la campagne pour les scrutins des 10 et 17 juin derrière un collectif composé notamment de François Fillon, d'Alain Juppé et de Jean-François Copé, a déclaré Xavier Bertrand, son ancien secrétaire général. «Ce serait un danger terrible si la gauche et le Parti socialiste avaient tous les pouvoirs politiques en France», a dit le ministre du Travail sur France 2. «Je demande aux Français un vote d'équilibre des pouvoirs.» Cette menace a été agitée par l'UMP dès les premières minutes suivant l'annonce de la victoire de François Hollande. Le ministre des Finances, François Baroin, a au contraire appelé de ses voeux sur ITELE une issue qui verrait «un nouveau président mais un gouvernement qui propose des méthodes qui ont fonctionné». Prié de dire qui mènerait la campagne des législatives, le président sortant Nicolas Sarkozy ayant indiqué qu'il ne le ferait pas, Xavier Bertrand a répondu: Un collectif.» «François Fillon, Alain Juppé, Jean-François Copé, moi même je prendrai toute ma part, Jean-Pierre Raffarin, Michèle Alliot-Marie, je pense aussi à des personnalités importantes, Gérard Larcher, Bernard Accoyer», a-t-il ajouté. À la question de savoir si un «chef» n'était pas préférable, il a répondu: «Non, je crois d'ailleurs que Jean-François Copé a lui même reconnu qu'il était indispensable qu'il y ait une équipe et donc un collectif.» Jean-François Copé, secrétaire général de l'UMP, a indiqué qu'il réunirait lundi après-midi le bureau politique de sa formation pour lancer la campagne des législatives. Interrogé sur la possibilité qu'il mène cette campagne, il a répondu : «Aujourd'hui n'est pas l'heure à désigner les chefs et les sous-chefs.» «J'ai évidemment proposé à tous mes amis d'y participer, on va faire quelque chose de très collectif et très rassemblé», a-t-il dit sur RTL. Une cohabitation n'aurait pas de sens A gauche, on rétorque que le refrain est consommé. « Quand eux ont tous les pouvoirs c'est normal et si par hasard nous risquions d'en avoir quelques uns ça n'est pas normal», a répliqué Michel Sapin, responsable du projet présidentiel de François Hollande. «Il faut tout simplement donner au président de la République la majorité dont il a besoin pour mettre en œuvre son projet», a-t-il ajouté sur Canal+. Pierre Moscovici, directeur de campagne du candidat socialiste, a appelé les Français à donner une «majorité claire, nette, forte à François Hollande». «On est sous la Ve République, il y a une loi d'airain qui s'est toujours affirmée jusqu'à présent, qui était que le président élu trouvait dans les élections législatives une majorité, et ça doit être la même chose cette fois-ci», a-t-il dit sur France 2. Manuel Valls et Pierre Moscovici ont souhaité lundi une «majorité nette» aux législatives de juin pour, ont-ils souligné, donner à François Hollande les moyens de gouverner. «Pour gouverner, il faut une majorité nette. J'en appelle à la mobilisation de tous ceux qui veulent le changement», a dit Manuel Valls, le directeur de la communication de François Hollande, sur Europe 1. «Le président de la République a besoin d'une majorité. Vous vous rendez compte? Une cohabitation au mois de juin, cela n'aurait aucun sens», a-t-il poursuivi. «Il y a une loi d'airain qui s'est toujours affirmée jusqu'à présent qui était que le président élu trouvait dans les élections législatives une majorité. Et cela doit être la même chose cette fois-ci», a renchéri Pierre Moscovici, le directeur de campagne de François Hollande, sur France 2. «Il faut que ce président ait les moyens d'agir. Quel serait le sens d'une élection présidentielle qui ensuite aboutirait immédiatement à une cohabitation? Il n'y en aurait aucun. On se trouverait avec un pays qui serait de nouveau divisé», a-t-il poursuivi. «Les moyens d'agir, dans une démocratie, c'est toujours une majorité parlementaire. Je la souhaite claire, nette, forte», a-t-il conclu. Selon deux sondages publiés dans la foulée de la victoire du candidat socialiste, la gauche remporterait largement les législatives.