Le candidat socialiste François Hollande s'est placé dimanche en tête à l'issue du premier tour de l'élection présidentielle française avec 28,63% des voix, contre 27,08% pour le président sortant sortant Nicolas Sarkozy, selon les instituts de sondage. Le socialiste qui brigue pour le première fois les voix des français à la magistrature suprême, conforte ainsi son statut de favori de tous les instituts de sondage qui prévoyaient jusqu'à présent qu'il l'emporterait sur Sarkozy, au soir du second tour de l'élection présidentielle, le 6 mai prochain. Pendant ce temps, François Hollande croit en ses chances de devenir le prochain président de la République française, Nicolas Sarkozy n'a pas abdiqué et Marine Le Pen, en position d'arbitre, risque de ne pas donner de consigne de vote, ont expliqué lundi les entourages des trois acteurs majeurs du second tour de la présidentielle. Le candidat socialiste a viré dimanche en tête à l'issue du premier tour avec 28,63% des voix, contre 27,08% pour le président sortant. Ces deux hommes sont les finalistes du second tour mais la candidate du Front national, qui a réalisé un score historique pour son mouvement avec 18,01% des suffrages, détient les clés de leur duel, le 6 mai prochain. Prié de dire si elle appellerait à voter pour l'un ou l'autre, son porte-parole et compagnon, Louis Aliot, a laissé entendre que tel ne serait pas le cas. «En l'état actuel des choses, non», a-t-il dit sur France Info. «Sur les idées majeures de notre programme, ni les uns ni les autres ne les développent ou ne les défendent donc ça paraît très improbable.» Marine Le Pen fera «l'analyse du scrutin» le 1er mai au cours d'une intervention prévue place de l'Opéra à Paris, a-t-il ajouté. Dans le camp de François Hollande, on se garde de crier victoire mais l'heure est à la confiance. «À portée de la main» «C'est une première étape vers le changement qui a été franchie hier, incontestablement», a dit le directeur de campagne du candidat socialiste, Pierre Moscovici, sur Canal+. «Plié, non, mais il me semble que nous sommes capables de rassembler pour le changement, de continuer à marquer ces propositions, qui sont des propositions fortes et qui ont déjà permis à François Hollande d'arriver en tête, alors oui, la victoire est à portée de la main», a-t-il ajouté. «Nous allons tout faire, François Hollande fera tout pour convaincre une nette majorité de Français que le changement est là, que le changement approche, que le changement est nécessaire». Nicolas Sarkozy, qui a déjà vu François Hollande rejeter sa proposition d'organiser trois débats entre les deux tours, n'a pas rendu les armes, à en croire le secrétaire général de l'UMP. «Le combat continue plus que jamais», a expliqué Jean-François Copé sur Europe 1. «Le vrai résultat sera le 6 mai», date du second tour pour lequel les sondages prédisent un score de 53% à 56% en faveur de François Hollande. Un peu plus tard, lors d'un point de presse, le patron de l'UMP a appelé à la «mobilisation générale». Le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, considéré par certains comme un possible Premier ministre en cas de victoire de Nicolas Sarkozy, a dit penser lui aussi que le président sortant pouvait encore l'emporter. «Je le crois sincèrement et nous allons tout faire pour cela», a-t-il dit sur France Info. «Risque de faillite» Pour sa porte-parole, Nicolas Sarkozy «peut rassembler les uns et les autres, ceux qui ont choisi Marine Le Pen, ceux qui ont choisi François Bayrou». «Les uns et les autres sont concernés par le risque de déclin que court la France et le risque de faillite que court la France si le programme de François Hollande est appliqué, à savoir des dépenses dans tous les sens, où le mot effort et le mot crise sont absents, un programme qui nos conduirait sur le chemin de l'Espagne et de la Grèce», a dit Nathalie Kosciusko-Morizet sur France 2. Pour Michel Sapin, chargé du programme de François Hollande, Nicolas Sarkozy s'abrite derrière la crise pour ne pas assumer ses responsabilités. «Ce mot crise, il l'a à la bouche pour expliquer tous ses échecs», a dit Michel Sapin sur iTélé. «Etre second lorsqu'on est sortant à droite, c'est un échec. C'est l'échec de sa personne et de sa politique. Ce n'est pas la crise, c'est lui.» Au FN, on pense déjà à l'après-présidentielle et aux législatives de juin, que le parti d'extrême-droite considère comme une chance d'obtenir une représentation parlementaire. «Le prochain président de la République n'aura que très peu de pouvoir pour gouverner et il lui faudra une majorité, ce seront les élections législatives qui la donneront», a déclaré lundi Louis Aliot, également vice-président du FN. «Il est évident qu'une recomposition du paysage politique se fera sur des idées. Nous ne cherchons pas à faire des accords bilatéraux avec l'UMP, cela ne servirait à rien, nous voulons que lors des élections législatives, il y ait une majorité sur des idées qui se fasse sur notre programme», a-t-il ajouté.