Afin de recenser les actes islamophobes commis au Canada, des musulmans ont décidé de lancer un site internet. Pour le Conseil national des musulmans canadiens, de nombreux musulmans sont victimes de discrimination et de haine, mais sont réticents au fait de les signaler ou ne savent pas comment s'y prendre. Statistique Canada a publié mardi les données sur les crimes haineux commis dans le pays en 2013. Ces actes ont baissé de 17% de 2012 à 2013. En effet, 1167 actes haineux ont été recensés en 2013, soit une baisse de 247 actes par rapport à une année auparavant. Au total, 93 actes haineux motivés par la religion ont été signalés, soit une baisse de 22%. Tous les groupes religieux en ont été touchés par la baisse générale sauf les musulmans, qui ont subi 20 actes haineux de plus en 2013 (65 au total). Afin de recenser ces actes, le Conseil national des musulmans canadiens a créé un site. Ce dernier permettra de mettre à jour les actes anti musulmans au Canada car, estime le NCCM, de nombreux musulmans sont victimes de discrimination et de haine, mais sont réticents à l'idée de les signaler ou ne savent pas comment s'y prendre. Certains incidents ne sont pas souvent enregistrés «Le crime de haine est l'un des moins signalés au Canada», croit savoir Amira Elghawaby, coordinatrice du groupe cité par TheStar. «Il y a souvent une réticence à rendre public (les actes de haine) ou à aller à la police, parce que les gens ne veulent pas attirer l'attention sur eux-mêmes ou ne pensent pas que quelque chose puisse changer la situation». Si une personne si dit victime d'un acte haineux fondé sur sa religion, le NCCM va vérifier la nature de l'incident avant de mettre à jour les informations publiées dans les rapports de police ou les médias. Pour Elghawaby, les données sur des incidents de haine, comme désigner quelqu'un de «terroriste» ou de «musulman stupide», ne sont pas souvent enregistrées. «Nous ne savons pas nécessairement ce que les gens éprouvent». Selon la responsable, le NCCM reçoit des appels relatant des incidents islamophobes, mais les gens disent souvent qu'il existe peu de voie de recours ou pas suffisamment de preuves pour en faire part à la police. Comparé aux autres religions, les actes de haine contre les musulmans ont plus de chances d'être violents (33%) selon Statistique Canada. Les femmes musulmanes sont aussi beaucoup plus touchées (47%) que celles des autres religions. Ce qui serait dû à certains signes de leur identité religieuse comme le voile, le hijab…, note le document.