Terrorisme, radicalisme, islamisme, fanatisme...il y a de quoi se perdre dans ce chaos lexical et se confondre, surtout avec tous les messages qui tapissent les colonnes des réseaux et des médias sociaux. Nourris par les deux attentats perpétrés à un intervalle de cinq jours, ce mois-ci au Québec, et dont on été victimes deux militaires canadiens, les rumeurs sur la crédibilité de l'Islam ont fait boule de neige, poussant la communauté musulmane établie au Canada à sortir de son mutisme en organisant une conférence-débat à Montréal afin de clarifier la situation de l'Islam et lever toute équivoque sur la probité et la droiture des Musulmans sous le thème "Violence au nom de l'islam : quels impacts sur les communautés musulmanes et quelles actions entreprendre ? " De nombreuses organisations communautaires musulmanes, le groupe Médias Maghreb, le Congrès maghrébin au Québec (CMQ) et l'Association des Musulmans et des Arabes pour la laïcité au Québec (Amal-Québec) se sont retrouvés autour de cette problématique et ont fortement dénoncé la stigmatisation des Musulmans qui se manifeste à chaque attentat terroriste. La problématique de la violence commise au nom de l'Islam et plus particulièrement le lien tissé par certains entre l'Islam et le terrorisme a animé un long débat entre les intervenants et les assistants, faisant converger les opinions vers le constat de la prise « en otage de la religion » par les ennemis de l'Islam. Tout en dénonçant les actes terroristes, Lamine Foura, journaliste et animateur de radio et de télévision, Fondateur et secrétaire général du Congrès Maghrébin au Québec, Fondateur et président de Medias Maghreb, a estimé, pour sa part, que les hommes de religion, notamment les imams, se doivent de faire un effort pédagogique afin de clarifier la position de la religion par rapport aux actes de violence. » La contribution des Imams Les Imams, effectivement, de par leur rôle religieux dans les mosquées et le côtoiement des fidèles, peuvent détecter les dérives extrémistes et prévenir la radicalisation des jeunes tentés par le jihad islamique et ainsi déjouer des plans destructeurs. D'ailleurs, c'est grâce à la vigilance d'un imam qu'un présumé complot contre un train de passagers VIA Rail, effectuant la liaison entre New York et Toronto, aurait été déjoué en avril 2013... Le Conseil des Imams a donné ses instructions aux mosquées pour qu'ils renforcent la vigilance sur tout ce qui se passe entre les murs des lieux cultes et sur tous ceux qui les fréquentent et qu'ils alertent les autorités si un fidèle présente des signes de dérapage ou débite des propos haineux ou radicaux. Les imams sont tenus également de parler de l'enjeu de la violence avec leurs fidèles afin de combattre les fausses allégations religieuses : «On explique et on déconstruit des idées fausses que certaines personnes tentent de connecter à l'Islam», a indiqué un porte-parole d'une mosquée montréalaise. Les Musulmans, premières victimes du terrorisme Pour revenir à la conférence-débat, la place de l'islam dans l'espace public a été soulevée par les assistants. Nombreux ont jugé que les Musulmans sont les premières victimes du terrorisme islamiste. Par contre, un député fédéral, intervenant au débat, prévient que « l'attaque du Parlement à Ottawa ne doit pas prêter le flanc à une dérive sécuritaire ». Par ailleurs, un projet de loi a été déposé par le gouvernement conservateur, lundi, dans le but de renforcer l'intervention de la police fédérale et du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) une mesure qui vise à lutter contre les radicalistes, je cite, contre les terroristes, contre les islamistes et contre ceux qui veulent attaquer le Canada. Si vis pacem... Il ya cette expression chère à Goscinni, auteur de la célèbre BD française Astérix & Obélix, et qu'il prêtait fréquemment aux guerriers romains : « Si vis pacem, para belum ». L'expression latine incite à la guerre comme moyen efficace de gagner la paix : « Si tu veux la paix, fais la guerre ». Serait-là la devise des détraqués qui acculent la religion de devises fausses et hasardeuses ? On parle de religions en général car les crimes commis au nom de l'Islam sont commis également au nom d'autres idéologies, de considérations, d'états d'humeur, ou tout simplement de règlement de comptes. Le monde n'en fait pourtant pas un tas et beaucoup moins de propagande. C'est juste que ces mêmes détraqués saisissent tout le remue-ménage engendré par les guerres civiles dans le monde arabe, les coups bas d'Al Qaida, les atrocités commises par la secte religieuse sanguinaire, Boko Haram, afin de venger leurs complexes et se défouler sur des innocents. Les Musulmans n'ont pas à payer les frais de ces dérives psychiatriques. Mais ils ont la responsabilité de les combattre et de redorer l'image attaquée de toute part de leur religion.