C'est une histoire pourtant courante, mais elle choque de plus en plus les défenseurs de la cause animale. Un chien dénommé Ray a subi plusieurs blessures graves sur le corps après une séance de torture. Un mouvement #JusticePourRay a été lancé sur les réseaux sociaux pour réclamer des sanctions contre les auteurs de torture sur les animaux. Au Maroc, la cause animale reste encore très peu défendue. Les tortures d'animaux errants sont monnaies courantes et les chiens en sont les premières victimes. Un nouveau cas défraie la chronique à Casablanca. Ray, un chien a été sauvagement torturé au quartier Lissasfa. Les supplices lui ont causé plusieurs blessures au niveau des yeux, de la bouche, et même des organes intérieurs. Les images diffusées sur la toile en disent long sur la souffrance qu'a dû endurer l'animal. Tout débute le samedi 30 mai lorsque des étudiants ont signalé un chien agonisant à Aziza Nait Sibaha, présidente de l'association française «Comme Chiens et Chats». Aziza a ensuite pris contact avec Hasna, un membre de CCC, afin de venir en aide à l'animal. Ce dernier a été retrouvé avec les «yeux éclatés, la bouche déchirée, le pénis entaillé, affamé, et avec plus de 41 degrés de fièvre». Conduit chez un vétérinaire, le diagnostic est encore plus alarmant : «des lésions profondes au niveau des deux globes oculaires, suite à une énucléation bilatérale, la lèvre inférieure tailladée (traces de coutures et fils arrachés), ainsi que des lésions profondes au niveau du fourreau de la verge». Plus tard, les vétérinaires ont décidé de le placer sous perfusion. Malgré de petites améliorations, d'autres détails montrent le degré des tortures subies par Ray. Le foie et les reins sont touchés et le chien souffre d'une hémorragie intestinale. #JusticepourRay Sur les réseaux sociaux, les soutiens affluent. Sur la page Facebook, et sous le hashtag #JusticepourRay, les internautes dénoncent le mauvais traitement réservé aux animaux au Maroc. Certains se sont mobilisés pour payer les frais vétérinaires afin de soigner Ray. Mais par-dessus tout, ils souhaitent garantir une meilleure protection aux animaux et ester en justice les auteurs de tortures. Dans ce sens, 2000 Dh seront mobilisés pour déposer une plainte. Si les chiens errants constituent une menace pour la santé des populations (vecteurs de rage et d'autres maladies transmissibles), ils restent aussi très menacés au Maroc. Selon les chiffres fournis en 2013 par l'Office nationale de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA), la rage fait 20 victimes par an et touche 400 cas chez les animaux au Maroc. Il y'a un an à Mehdia, les habitants dénonçaient «l'indifférence» des autorités face à l'insécurité causée par ces animaux. Mais des associations s'étaient levées pour fustiger leur abattage qu'elles imputaient aux autorités. Aujourd'hui, une solution durable s'impose. Entre le respect de la condition animale et la garantie de la santé publique, le juste milieu doit être trouvé.