Lors d'une précédente chronique, on avait évoqué l'épiphénomène des chiens errants qui empestent l'air dans presque tous les coins et recoins de la ville. Ce sont des hordes crasseuses qui rôdent dans les rues et quartiers, suscitant un profond sentiment de malaise et de répulsion chez les habitants. Jusqu'à présent, ces carnassiers continuent leurs cavalcades en toute liberté. Certes, les responsables restent, sans doute, focalisés sur la baie d'Agadir, de crainte que ces bêtes ambulantes ne portent préjudice à l‘attractivité de ce site naturel prisé par les touristes. Jadis, pour les éliminer, les autorités recouraient au poison. Toutefois, cette formule pourrait aussi abattre les chiens de race. D'ailleurs, la plupart des chiens, accompagnés de leurs maîtres, aussi bien étrangers que résidents en ville, ont l'habitude de faire des randonnées sportives et distrayantes sur les rives rafraichissantes. C'est ce qui était, exactement, arrivé à un certain nombre de randonneurs dont les chiens ont été, malheureusement, envenimés en croquant ces tourbes empoisonnées. Parmi ces victimes, on citera l'exemple de nombre de chiens domestiques qui avaient succombé suite à cette motte infectée. Les propriétaires de ces chiens se sont indignés de voir leur compagnon périr entre leurs bras, à cause de cette sottise impardonnable. «Les lésions des chiens passés à trépas suggèrent une suspicion forte de l'empoisonnement par la strychnine», dirait un vétérinaire pour la circonstance. Ce «crime» manifeste avait d'ailleurs alerté une structure associative de la protection des animaux dont ce cas entraine acrimonie et irritation. Cette association avait révélé, dans ce sens, qu'elle avait déjà suggéré aux services de compétence concernés de procéder à la castration des chiens et des chats afin d'assurer graduellement leur diminution génétique, sans avoir recours à de pareil génocide animal. Malheureusement, cette proposition n'avait pas été prise en compte, ce qui explique, un peu, cette prolifération copieuse des bêtes errantes. Sur le plan purement juridique, il s'avère formellement prohibitif de s'adonner à ces procédés exterminatoires, d'autant plus que les règlements en vigueur sanctionnent les fauteurs, sans parler de la jurisprudence aussi bien morale qu'animalo-humaine. Tout l'intérêt devrait-être porté sur un système d'éradication de ce phénomène exacerbant, beaucoup plus propre, en conviant tous les intervenants, notamment la société civile ad hoc, à réfléchir ensemble sur les meilleures procédures à suivre, sans recourir aux solutions aisées et périlleuses.