A Melilla le parti de la communauté musulmane se présente comme une alternative au PP local. Mais la Coalition pour Melilla (CpM) a impérativement besoin des voix de trois autres formations pour présider aux destinées de la ville. Le CpM tente de profiter de la perte de la majorité absolue au parlement local par le PP pour reprendre la présidence après quinze ans d'absence. A Melilla, un Espagnol d'origine marocaine a des chances de gouverner la ville. Mais pour Mustapha Aberchan, le leader de la Coalition pour Melilla, le chemin menant au pouvoir est semé d'embûches. Son parti le CpM, arrivé second avec 7 sièges à l'issue des élections communales du 24 mai, a nécessairement besoin de l'appui des socialistes du PSOE (3 élus), de la nouvelle formation de droite Ciudadanos (2 sièges) et de la seule et unique représentante au parlement local de la formation des Populares en Libertad, issue d'une scission du PP. Revenir au pouvoir après 15 ans d'absence A priori la mission d'Aberchan parait très difficile. Il lui sera en effet très compliqué de convaincre des députés issus de différents horizons politiques de s'entendre pour mettre un terme au règne sans partage du PP sur la ville et ce depuis quinze ans. Dans l'autre camp, les choses semblent un plus simple. En effet, Imbroda, le leader du PP locale a besoin d'une seule voix pour conserver son poste. Pour cela, il compte jouer la carte de la «stabilité». Mais son arme la plus redoutable demeure la distribution de postes clés au parlement local à ceux qui rallieraient son camp. Ses partisans ont d'ailleurs déjà noué des contacts avec les deux élus de Ciudadanos. Le chef du PP tend même la main à tous les partis y compris le CpM. «Je ne vais pas partager le repas avec Aberchan mais si je dois le faire et travailler ensemble pour le bien de Melilla, nous le ferons», a-t-il souligné dans des déclarations à la presse. Si le chef de la Coalition pour Melilla réussit son coup, il reviendrait au pouvoir par la grande porte. Il avait occupé les commandes de la ville de juillet 1999 à juillet 2000. Son mandat a été rapidement écourté par une motion de censure, décidée à Madrid, qui l'avait écartée sans ménagement du fauteuil de la présidence au profit d'Imbroda. Le médecin d'origine marocaine a jusqu'au 13 juin prochain pour convaincre les trois autres formations minoritaires de lui accorder leur confiance le jour du vote.