Le Maroc est classé 60ème dans le rapport de l'ONG américaine World Justice Project sur la transparence gouvernementale. Selon le rapport publié jeudi, le royaume est 2ème dans la région MENA et 5ème en Afrique. 40% des Marocains trouvent les informations du gouvernement vagues et incomplètes, 24% ne les reçoivent pas et 28% ont dû payer pour y avoir accès. Détails. Sur 102 pays, le Maroc figure hors du top 50. Le royaume est classé 60ème dans le rapport du World Justice Projet (WJP) publié jeudi. Selon l'ONG américaine, le royaume est 2ème dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, derrière la Tunisie et 5ème en Afrique, devancé également par l'Afrique du Sud (27ème), le Ghana (41ème) et le Sénégal (55ème). Le rapport est établi sur la base de plusieurs critères : (1) médiatisation des lois et des données du gouvernement, (2), droit à l'information, (3) participation civique, et (4) mécanismes de plainte. Les scores sont enregistrés à partir de 78 variables extraites de plus de 100 000 enquêtes auprès des ménages et des questionnaires auxquels ont répondu des experts dans les pays classés. Le score varie de 0 à 1, soit la plus faible et la meilleure note. 40% des Marocains trouvent vagues les informations du gouvernement Au Maroc, qui enregistre un score de 0,51 comme la Tunisie, 40% des sondés trouvent «vagues, floues et incomplètes» les informations fournies par le gouvernement, contre 60% qui pensent qu'elles sont pertinentes, selon le rapport. La majorité de la population (76%) reçoit les informations, alors que 24% semblent ne pas y avoir accès, d'après le WJP. En outre, seuls 38% reçoivent les informations demandées en moins d'une semaine. Pire, seuls 6% des Marocains demandent des informations au gouvernement, alors que 19% sont conscients de leur droit à l'information. Si 60% des sondés sont satisfaits des informations qui leur sont fournies, 28% les obtiennent moyennant un bakchich ! Bien informés sur leurs droits Sur un autre volet, l'enquête montre que 74% des Marocains sont biens informés sur leurs droits, soit un taux largement supérieur à la moyenne dans la région MENA qui affiche seulement 47%. Pour ce qui est des dépenses de l'Etat, 81% des Marocains pensent en être bien informés contre 55% dans la région MENA. En outre, 56% des Marocains estiment qu'ils peuvent expliquer leurs préoccupations aux membres du Parlement (58% dans la région Mena), alors que 58% pensent pouvoir le faire avec les membres du gouvernement (63% sur tout le Mena). Sur l'action de l'Etat, 63% estiment qu'il est possible de lancer des pétitions lorsqu'un problème particulier se pose (73% dans le Mena), alors qu'ils sont 65% à penser que le gouvernement les consulte avant de prendre certaines décisions (49% dans le Mena). Les mécanismes de plaintes plus ou moins garantis Au niveau de la société civile, le rapport souligne également que 69% des Marocains (contre 59% dans la région Mena) pensent qu'ils peuvent librement exprimer leurs opinions contre l'action gouvernementale, alors que 67% des partis politiques (60% dans le Mena) peuvent le faire dans le pays. Autre point, seul un Marocain sur deux (contre 60% au Mena) estime que les médias peuvent émettre des opinions contre l'action de l'Etat. Et 59% (contre 62% dans le Mena) trouvent qu'on peut s'engager dans n'importe quelle organisation politique y compris celles interdites. Par ailleurs, 61% des Marocains estiment que le gouvernement fournit les mécanismes de plainte concernant les services publics, contre 53% dans la région Mena. Enfin pour ce qui est du traitement des plaintes contre les autorités locales, aucune donnée n'a été fournie dans le rapport. Un top 10 dominé par les pays nordiques Le rapport 2015 est dominé par la Suède, suivi par la Nouvelle-Zélande et la Norvège. Arrivent ensuite le Danemark, les Pays-Bas et la Finlande, tandis que le Canda, le Royaume-Uni, l'Australie et la Corée du Sud complètent le top 10.