Depuis que le contenu du rapport secret du Haut Conseil à l'Intégration a été révélé, plusieurs élus de l'opposition réclament la suppression de l'enseignement des langues et cultures d'origine dans les écoles françaises. Mais la ministre de l'Education, Najat Vallaud-Belkacem s'est faite l'avocat de l'enseignement des langues d'origine. Détails. La séance des questions au gouvernement en France hier, mercredi, était très attendue. Et pour cause, le député UMP Bruno Le Maire avait annoncé qu'il demanderait la suppression de l'enseignement des langues et cultures d'origine (ELCO) dans les écoles. Il s'est appuyé sur le rapport confidentiel du Haut Conseil à l'Intégration remis aux services du chef du gouvernement, dont le contenu a été révélé cette semaine par la presse. Le document en question s'inquiète des conséquences de ces cours sur les enfants d'immigrés. «Susceptibles de renforcer les références communautaires, les ELCO peuvent conduire au communautarisme», indiquent les auteurs du rapport, tel que rapporté par Le Figaro. Certains estiment même que cet enseignement majoritairement dispensé dans les écoles primaires est du «catéchisme islamique». S'appuyant sur la note du Haut Conseil à l'Intégration, Bruno Le Maire estime qu'en raison du «mauvais» résultat de ce programme scolaire qui «n'a pas favorisé l'intégration et le sentiment d'appartenance à la nation française, mais le repli sur soit et le communautarisme», le gouvernement devrait y mettre un terme. De plus, il estime que le temps réservé à ces cours (1h et demi à 3 heures par semaine) devrait plutôt servir à l'apprentissage du français afin de garantir une meilleure maitrise de la langue par enfants et ainsi limiter les échecs. La semaine dernière déjà, c'était le Front National qui s'en prenait aux ELCO avançant quasiment les mêmes raisons. L'arabe au choix pour tous les Français Mais la ministre de l'Education, Najat Vallaud-Belkacem, ne voit pas les choses de cet œil. Les élus de l'opposition faisant comme une fixation sur la langue arabe, elle a rappelé que les ELCO «ne concerne pas seulement la langue arabe, mais aussi le croate, le serbe, le portugais, l'espagnol [et] est encadré par des règles et accords de coopération bilatérale». En effet, le Maroc a signé des accords avec la France et envoie des enseignants pour dispenser des cours d'arabe aux élèves désireux. La ministre d'origine marocaine a également rappelé que son département réalise «des contrôles pour veiller à ce que le règles de la laïcité s'y appliquent et des inspections sont régulièrement envoyées dans ces cours». Najat Vallaud-Belkacem reconnait que «les temps ont changé» depuis la mise en place des ELO en 1977 mais, elle ne se déclare pas pour leur suppression. Elle préconise plutôt que l'accent soit mis sur l'ouverture de ces cours à tous les élèves d'origine immigrée ou non, et qu'ils soient intégrés au temps scolaire comme n'importe quelle option, comme l'anglais notamment. Ainsi, les enseignants titulaires pourront assister aux cours, afin d'éviter toute dérive. L'ex porte-parole de François Hollande n'a pas dit si elle s'inscrit dans la même logique que son prédécesseur qui voulait renforcer l'enseignement de la langue arabe, pour faciliter et renforcer les échanges économiques de l'Hexagone avec les pays arabes. Mais à la veille des départementales, il est évident que le sujet va continuer à faire débat.