Une série de sit-in de protestations sont prévus dans les camps de Tindouf. Elle a commencé hier et devrait se poursuivre jusqu'à la fin de la semaine. Les revendications des protestataires ne sont pas politiques mais plutôt sociales. Il s'agit d'un nouvel épisode du bras de fer engagé, depuis plus de deux années, entre les commerçants dépourvus de protection politique et la direction du Polisario qui les traite de contrebandiers. Les camps de Tindouf renouent avec les protestations. Mardi, de jeunes commerçants ont organisé un sit-in devant le quartier général du Front à Rabouni pour dénoncer la saisie de leurs véhicules par les milices du Polisario. Une initiative prévisible sachant que les opérations de ce genre se sont multipliées ces dernières semaines. De son côté, la direction s'est préparée à ce mouvement de contestation en renforçant les mesures de sécurité, notamment autour de la résidence de Mohamed Abdelaziz. Le prétexte de la contrebande Une fois de plus, c'est le prétexte de la lutte contre la contrebande de produits en provenance de Mauritanie qui a été brandi par le Front pour justifier les saisies de voitures et de camions. Mais les victimes ne se laissent pas faire en répliquant qu'en réalité ces sanctions n'affectent pas les activités des commerçants ayant des relais au sein de la direction du Polisario ou dans l'appareil militaire algérien. C'est contre ce «deux poids, deux mesures» que les jeunes comptent poursuivre leur mouvement de protestation. Ce mercredi, dans l'après-midi, est prévu un autre sit-in dans le «camp de Laâyoune». Demain, jeudi, une initiative similaire devrait avoir lieu dans «le camp de Smara» qui abrite une forte population de Sahraouis. Enfin, ce week-end, la contestation pourrait revenir,une nouvelle fois devant le siège de Mohamed Abdelaziz. Ce regain de tension intervient après quelques mois de calme précaire. Depuis fin octobre et les protestations des Sahraouis contre la «fuite» des camps de la jeune sahraouie naturalisée espagnole, Mahjouba Mohamed Hamdidaf, la direction du Front a pu contenir la colère de la population tant bien que mal, grâce à l'appui des chioukhs des tribus. Elle a surtout réussi à retarder l'éclatement de la contestation jusqu'au départ de l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental. Christopher Ross, après une visite dans les camps de Tindouf et un séjour de cinq jours à Alger, est arrivé, hier, à Madrid où il a eu des entretiens avec le ministre des Affaires étrangères espagnol, José Margallo.