Dans les camps de Tindouf, l'affaire de la «fuite» de Mahjouba est éclipsée par les exercices des milices du Polisario. Des manœuvres précédées par l'ouverture d'une école de formation de gendarmes. Deux messages destinés essentiellement à la contestation locale et non au Maroc. Les troupes du Polisario effectuent, depuis hier et jusqu'au 5 décembre, des manœuvres militaires. Des opérations, lancées par Mohamed Abdelaziz en présence d'invités étrangers, notamment des militaires algériens. Elles interviennent dans un contexte de tension. Dans les camps de Tindouf, l'affaire de la «fuite» de Mahjouba semble avoir redonné un nouveau souffle à la contestation. Quelques heures avant le lancement de ces exercices, la direction du Polisario a inauguré une école de la «gendarmerie» pour la formation de l'élite des milices du Front. Mohamed Abdelaziz a d'ailleurs réussi à placer en 2013, un de ses fils à la tête d'un escadron de ce corps. Certaines sources proches du Polisario présentent les exercices comme «les plus importantes jamais organisées, et ce, depuis le cessez le feu de 1991». Un message adressé au Maroc sur la "détermination" de la direction du Front à reprendre les armes contre le royaume, comme l'affirment en choeur des médias sahraouis. Des messages destinées à la population plus qu'au Maroc Toutefois le matériel utilisé lors du premier jour de ces manœuvres apporte un sérieux démenti à cette propagande. Les images montrent plutôt de vieux chars T 55 et T 62, tous deux de fabrication soviétique et construits durant les années 40 jusqu'en dans les années 60, et des canons de la même génération. Des armes d'une époque révolue qui paradent devant des hommes au crépuscule de leur vie. Mohamed Abdelaziz et son «ministre à la Défense» l'Algérien Mohamed Lamine Bouhali ont largement dépassé l'âge de retraite. Il pourrait plutôt s'agir d'un message adressé exclusivement à la population des camps, notamment aux Sahraouis qui protestent encore. Les éléments de la «gendarmerie», une fois leur stage terminé, serviront plus à disperser les marches et les sit-in devant le quartier général du Front à Rabouni, que combattre l'armée marocaine. Pour rappel, l'Algérie destine annuellement plus de 300 millions de dollars aux milices du Polisario. Une grande partie de cette somme est happée par les salaires des troupes de Mohamed Abdelaziz.