En prévision des aléas du futur, Mohamed Abdelaziz prépare un de ses fils à prendre sa place. A l'abri de la politique, le fils assoit son autorité au sein de la gendarmerie. D'autres pontes du Polisario sont sur la même voie. La DRS algérienne arbitre le jeu. Succession ouverte au Polisario. Le chef du front séparatiste entend, avec la bénédiction de l'Algérie, renforcer la mainmise de son propre clan familial sur les camps de Tindouf. Après sa femme, Khadija Hamdi (d'origine algérienne, son père était le maire de Tindouf), promue membre du secrétariat national et «ministre» de la Culture, c'est au tour de l'un de ses fils d'être désigné chef d'escadron de la gendarmerie, les troupes d'élites. C'est une information de Futurosahara.net, le site d'une jeunesse en rupture de ban avec la ligne de Mohamed Abdelaziz (voir encadré). Un corps militaire, crée il y a environ trois ans par la direction du mouvement indépendantiste, qui bénéficie de moyens matériels et logistiques assez conséquents par rapport aux autres milices. La direction mise beaucoup sur la force de frappe de la gendarmerie pour asseoir son autorité tant à l'intérieur des camps de Tindouf qu'à l'extérieur, notamment dans des opérations de lutte contre certains groupes terrorisme ou de crimes organisés. Mohamed Abdelaziz sur les traces de Kadhafi Compte tenu de cette importance, c'est tout naturellement que Mohamed Abdelaziz a décidé de nommer un de ses fils «comme le premier chef d'escadron de l'intervention rapide», indique la même publication. Et il n'est d'ailleurs pas le seul, Mohamed Bouhali, le puissant «ministre» de la Défense, également algérien comme l'épouse du chef de Front, a trouvé une place pour l'un de ses gendres au sein du même escadron au rang d'«officier d'enquête». Il est en de même pour Mohamed Taleb Omar. Le «premier ministre» polisarien a, également, manœuvré en vue de garantir, à un de ses proches, la vice-présidence de la gendarmerie. Les hommes forts du Polisario tentent d'assurer leurs positions en prévision des aléas du futur. Ce qui annonce l'ouverture de la guerre de succession dans les camps de Tindouf. Evidemment, l'Algérie via la DRS joue les arbitres entre les différentes factions qui composent la direction du Polisario. En défrichant le terrain à l'un de ses fils pour sa succession, Mohamed Abdelaziz n'innove pas vraiment. Ce n'est pas la seule «république» de la région à être héréditaire. Il suit l'exemple de son ancien allié libyen, Mouammar Kadhafi qui projetait, avant l'offensive franco-britannique, de céder sa place à son fils Seif al-Islam. Par ailleurs, ce qui se trame aujourd'hui dans les camps de Tindouf semble être une répétition de ce qui est en train de se mijoter à Alger. Mais dans ce cas là, le successeur annoncé serait le frère de l'actuel président. Le Polisario arrête un journaliste La publication Futuro sahraoui, créée en 1999, est l'un des médias les plus anciens dans les camps de Tindouf. Sa ligne éditoriale est très critique à l'égard de la direction du Polisario. En 2005, à l'époque presse papier, un de ces numéros avait subit la loi de la censure. Sa relation conflictuelle avec les amis de Mohamed Abdelaziz vient, en effet, de se confirmer avec l'arrestation, mardi 1er octobre, de Salek Sallouh, un membre de la rédaction de Futuro sahraoui par les milices du ministre de la Défense. Selon la même publication, il sera jugé par une cour militaire. En dépit de son ton critique, Futuro sahraoui a des positions très radicales vis-à-vis du Maroc.