Une séquestrée de moins dans les camps de Tindouf. Mahjouba, naturalisée espagnole, a échappé à sa famille qui la retenait contre son gré. Une «fuite» qui concrétise l'engagement pris par le Polisario auprès de José Margallo de régler au plus vite cette affaire qui a porté un préjudice à l'image du Front en Espagne. Fin de calvaire d'une Sahraouie portant la nationalité espagnole dans les camps de Tindouf. Mahjouba Mohamed Hamdidaf est arrivée, hier soir à l'aéroport d'Alicante en provenance d'Alger où elle a passé une journée sous la protection de l'ambassade espagnole. Aujourd'hui, Mahjouba devrait retrouver sa famille adoptive. Deux jours auparavant, elle a «réussi» à fuir sa famille biologique qui la retenait, depuis le mois de juin, contre sa volonté. L'Algérie et le Polisario ont autorisé l'opération d'"exfiltration" La direction du Polisario se débarrasse, ainsi, d'un lourd fardeau qui a écorné son image en Espagne. En effet, la région autonome de Valence, où réside Mahjouba, a menacé de suspendre ses aides aux amis de Mohamed Abdelaziz au cas où le Front continuait à fermer les yeux sur la séquestration de Mahjouba. L'opération d'"exfiltration" -la troisième du genre puisque les deux précédentes avaient échoué-, a nécessité la collaboration de plusieurs parties, en l'occurrence la direction du Polisario, les services espagnols de renseignement et les autorités algériennes. A Tindouf, des médias n'ont pas hésité à pointé du doigt la responsabilité d'Alger et du Polisario. En effet, les camps sont connus pour être une prison à ciel ouvert où il est difficile de se déplacer, même d'un camp à un autre, sans passer par des checkpoints mis en place par les milices de Mohamed Abdelaziz et l'armée algérienne. De son côté, la famille de Mahjouba a manifesté sa colère contre la «fuite» de leur fille. Le Polisario a promis à Margallo de régler l'affaire Ce dénouement n'est que la conséquence logique de l'engagement pris par la direction du Front de tourner au plus vite la page de la séquestration de Mahjouba. Le 23 octobre, le chef de la diplomatie espagnole s'est réuni à Madrid avec le représentant du Polisario en Espagne, Bouchraya Beyoun, pour aborder, exclusivement, le sort de la Sahraouie. José Margallo a transmis à son interlocuteur, selon les termes d'un communiqué de son ministère, «tout le grand intérêt que porte le gouvernement espagnol» à cette affaire, appellant «à une solution rapide et favorable» au cas de Mahjouba. De son côté, le polisarien a indiqué que sa hiérarchie «coopère dans cette voie» et s'est dit «confiant en une solution prochaine» à ce dossier. Une semaine plus tard, Mahjouba retrouve donc sa famille adoptive.