Les acteurs de la société civile à Laâyoune ont fait part, samedi, de leur condamnation à la séquestration par le "polisario" d'une jeune sahraouie à Tindouf contre son gré, en violation flagrante des principes élémentaires des droits de l'Homme. L'Association de Solidarité internationale pour le développement et la cohabitation à Laâyoune a affirmé, dans un communiqué, que le calvaire de la jeune Mahjouba Mohamed Hamdidaf (23 ans), dépossédée de son passeport et de son argent et détenue dans une région enclavée au sud-ouest algérien est une violation grave des droits de l'Homme. Le cas de Mahjouba qui, animée par la ferveur caractéristique de son âge, aspirait pour un avenir meilleur, dévoile une fois de plus la dégradation de la situation des droits de l'Homme dans les camps de Tindouf, où la population endure les atrocités et les pratiques du "polisario", qui relèvent d'une rage mercantiliste déchaînée, indique le communiqué. L'association a exprimé sa solidarité totale avec la jeune sahraouie, qui a reçu des menaces de mort si elle tentait de s'évader, imputant à la communauté internationale et aux organisations des droits de l'Homme la responsabilité de la situation qu'endure Mahjouba, ainsi que les violations des droits de l'Homme dans les camps de Tindouf et les pratiques barbares et systématiques des milices du "polisario", l'invention de l'Algérie. L'association appelle également la communauté internationale à mettre fin à la souffrance de la jeune sahraouie et d'œuvrer pour sa libération et son retour à sa famille en Espagne, soulignant que cette situation n'est qu'un exemple du vécu de milliers de femmes, enfants et personnes âgées sahraouis qui souffrent le martyre à cause de la persécution et de la séquestration dans ces camps ténébreux. Pour sa part, le président de l'association des portés disparus au "polisario", Dahi Akay, qui est également un ancien détenu dans les camps de Tindouf, a indiqué que la détention et les violations des droits de l'Homme endurées par Mahjouba ne représentent qu'une infime partie des pratiques du "polisario" qui inflige toujours toutes les formes de torture aux populations séquestrées, vivant sous le poids des exactions et de l'humiliation dans les camps de Tindouf. Il a également affirmé que l'association des portés disparus au "polisario" appelle les organisations et les acteurs internationaux des droits de l'Homme à exercer leur pression sur le "polisario" et son concepteur algérien, afin qu'ils libèrent la jeune sahraouie, ajoutant que la communauté internationale est appelée à mettre fin aux violations, à dévoiler le sort des disparus dans les camps et à lever le blocus sur les séquestrés afin de leur permettre de regagner leur mère patrie et y vivre dans la dignité, aux côtés de leurs frères dans les provinces du sud du Royaume. De con côté, l'acteur associatif et membre du Conseil royal consultatif des affaires sahariennes, Mohamed Taleb a qualifié les exactions du "polisario" à l'encontre de la jeune sahraouie d'"attitude étonnante" qui confirme, encore une fois, que ces milices commettent toujours plusieurs violations graves des droits de l'Homme à l'intérieur des camps de Tindouf, sur le territoire algérien. Les pratiques inhumaines subies par la jeune sahraouie à Tindouf ne représentent qu'une part des violations commises à l'encontre des marocains séquestrés dans les camps et relatées par les rapports des organisations internationales des droits de l'Homme, a souligné M. Taleb, ajoutant que le contrôle quotidien des exactions infligées par le "polisario" aux populations séquestrées n'est possible qu'avec la mise en place de mécanismes à même de mettre un terme à ces pratiques. Mahjouba, qui travaille depuis quelques mois pour le compte de "Marie Curie Fondation Care" à Londres, et qui comptait poursuivre ses études supérieures dans la capitale britannique, s'est rendue l'été dernier à Tindouf pour visiter ses parents biologiques. Elle s'est vue ensuite retirer son passeport et son argent pour empêcher son retour en Europe, qui était prévu le 18 août dernier. De son côté, l'Association des amis du Royaume du Maroc en Pologne a lancé un appel à la libération de Mahjouba Mohamed Hamdidaf séquestrée par les séparatistes du polisario dans les camps de Tindouf dans le sud-ouest algérien, en engageant la responsabilité de l'Algérie quant au sort de la jeune sahraouie. "L'association engage la responsabilité directe de l'Algérie quant au sort de la jeune Mahjouba", a souligné, dans une déclaration à la MAP, M.Jalal Bensaïd, président de cet organe. L'association, qui condamne fermement la séquestration de la jeune sahraouie avec la complicité des autorités algériennes, demande également à l'Union européenne d'intervenir, de toute urgence, auprès d'Alger en lui demandant d'"assumer ses responsabilités quant à la libération de la jeune Mahjouba". La responsabilité d'Alger "découle clairement des obligations internationales qui incombent à l'Algérie en tant que pays d'accueil vis à vis des populations des camps individuellement et collectivement, en matière de garantie de la protection, de la sécurité, de la libre circulation et de mouvement, de la liberté d'opinion et d'expression, de l'accès à la justice et de la non-discrimination", a relevé M.Bensaïd. Selon lui, l'acte gravissime perpétré par le polisario sur la personne de Mahjouba, avec la complicité des autorités algériennes, "dévoile le vrai visage des dirigeants du polisario, et les pratiques inhumaines, dont souffrent les sahraouis séquestrés dans les camps de Tindouf". L'association des amis du Royaume en Pologne exhorte, par ailleurs, le Parlement européen et la communauté internationale à prendre les mesures nécessaires pour mettre fin à la séquestration de Mahjouba, en rejetant catégoriquement les prétextes et arguments fallacieux avancés par le polisario pour justifier ses exactions et par l'Algérie pour se soustraire à ses responsabilités. "Nous appelons l'Union européenne et ses différentes instances à intervenir pour obtenir la libération de Mahjouba, séquestrée par les séparatistes du polisario en violation des droits élémentaires de l'Homme", a relevé M.Bensaïd, en soulignant la nécessité d'"inviter les organes du Parlement européen à proposer l'instauration d'un mécanisme de surveillance des droits de l'Homme dans tous les camps de Tindouf contrôlés par l'Algérie" et de mettre en place une commission d'enquête européenne "chargée d'élucider tous les crimes perpétrés par les dirigeants du polisario". Et l'association de noter, dans ce contexte, que les camps de Tindouf sont devenus un lieu de convergence de djihadistes et de terroristes, en appelant l'Algérie à prendre sérieusement ses responsabilités et à assumer ses obligations en matière de sécurité, d'élimination de toute présence terroriste et subversive sur son territoire, de surveillance efficace de ses frontières et de rupture des liaisons dangereuses entre les séparatistes du polisario, les terroristes et autres extrémistes religieux qui sévissent dans la région.