Mardi dernier à la Chambre des représentants, le chef du gouvernement martelait que «le PAM est une marque commerciale périmée». Quelques jours plus tard, le voilà qui récidive en comparant Ilyas El Omari, l'homme fort au Tracteur, à un "mafiosi". Benkirane poursuit, sans relâche, ses attaques contre l'homme fort au sein du PAM. La semaine dernière, il s'interrogeait sur l'origine des 120 millions de dh destinés à financer le méga projet médiatique d'Ilyas El Omari. L'escalade verbale ait monté d'un cran. Cette fois, le chef du gouvernement le traite de «mafiosi». Il l'accuse également d'être derrière les opérations de montage des deux élections des secrétaires généraux du Tracteur, Mohamed Cheikh Biadillah et Mustapha Bakkoury, à cause de son impopularité auprès de l'opinion publique, selon le PJDiste. Lors d'un meeting politique à Rabat, le chef du gouvernement a révélé qu'il avait conseillé son "ami" Bakkoury de s'éloigner de ce projet. Pour mémoire, l'actuel président de l'Agence marocaine de l'énergie solaire (MASEN) a été portée à la tête du PAM, le 12 février 2012, alors qu'il n'était même pas adhérent au parti. Retour à la case départ La virulence de l'offensive de Benkirane rompt brutalement la période d'accalmie enregistrée sur le front PAM/PJD. Dans un entretien accordé, début de septembre, à la chaîne américaine Al Hurra, El Omari n'excluait pas l'option d'une alliance avec les islamistes de la Lampe lors des prochaines échéances électorales. Des propos, plutôt bien accueilli en son temps, par la direction de la Lampe. Quelques semaines plus tard, Benkirane renvoyait l'ascenseur au PAMsite en déclarait à Kenitra que «l'opposition est conduite par deux individus qui ignorent tout en politique». Une allusion directe à Hamid Chabat, secrétaire général de l'Istiqlal et Driss Lachgar, premier secrétaire de l'USFP, épargnant soigneusement El Omari. Ce regain de tension n'est pas sans rappeler la profonde crise qui prévalait entre les deux formations du temps de Fouad Ali El Himma, le fondateur du PAM. Mais en dépit de ce contexte très tendu, il suffirait d'une rencontre entre Benkirane et El Omari pour que toute cette animosité s'estompe. Ils se sont déjà réconciliés durant l'automne 2011 et s'étaient même jetés mutuellement des fleurs. Alors pourquoi pas une seconde fois ?