Ahmed, 8 ans, poursuivi pour apologie du terrorisme, aurait confirmé une partie de ses propos tout en avouant ne pas en connaitre la portée. Alors que l'affaire a fait aujourd'hui la une des médias français, le père d'Ahmed est intervenu pour expliquer que son fils ne comprenait pas le mot terrorisme. «Mon fils, est-ce que tu sais ce que c'est le terrorisme ? Non». Voici la réponse d'Ahmed, lorsque le directeur de son école annonce à son père que le petit de huit ans est soupçonné d'apologie du terrorisme. Au lendemain des attentats de Charlie Hebdo, le petit garçon aurait refusé de faire la minute de silence se disant du côté des terroristes. Suite à cela, l'école primaire a porté plainte contre lui. Il s'est ensuite retrouvé convoqué puis écouté par la police niçoise, avec son père. Une audition qui aurait duré 20 minutes selon la police et 2 heures selon le CCIF (Comité contre l'islamophobie en France). La commissaire divisionnaire, Fabienne Lewandowski, a déclaré sur BFM TV, avoir interrogé le père et l'enfant, pour comprendre ce qui a poussé ce dernier à tenir ce genre de propos. Elle avoue cependant que cela a pris une tournure formelle, compte tenu du contexte. Au niveau de la loi, la police a le droit d'interroger un mineur de moins de 10 ans en présence de ses parents. Un enfant peut même être poursuivi et jugé si on le considère comme capable de discernement. Sefen Guez Guez, l'avocat de la famille d'Ahmed a été le premier à avoir relayé l'information via son compte Twitter. Ce dernier est habitué à être en opposition au maire UMP de Nice, Christian Estrosi, comme le révèle la rubrique Les Décodeurs du Monde. Il a notamment défendu la maman d'un élève niçois qui s'est vu interdire l'accompagnement de la classe lors d'une sortie scolaire, pour port du voile. Il s'est aussi occupé de l'affaire de l'employé de l'aéroport de Nice viré pour un «salam» selon la même source. Maitre Guez Guez dément la plupart des propos attribués à l'enfant et déclare qu'Ahmed aurait été victime de racisme. Selon lui, son directeur d'école lui aurait demandé d' «arrêter de creuser le bac à sable, car il n'y trouverait pas de mitraillette pour les tuer». Une version également relayée par le CCIF, qui ajoute même que l'enfant aurait été privé d'insuline suite à ses propos, alors qu'il est diabétique. La ministre de l'Education, Najat Vallaud Belkacem, estime, quant à elle, la réaction de l'équipe pédagogique comme tout à fait naturelle. «Je le dis avec force, non seulement cette équipe a bien fait de se comporter ainsi, mais son travail de suivi, et pédagogique et social, est une œuvre utile et je l'en remercie». D'après cette même équipe pédagogique, dans un premier temps, l'histoire devait se régler à l'école, mais aurait fait face à un comportement violent de la part du père, suite à sa convocation. C'est pour cette raison et seulement pour celle-ci, précise la ministre de l'Education que l'établissement a porté plainte. Interview du père d'Ahmed sur BFM TV