Il y a quelques semaines le secrétaire d'Etat Français à l'Emploi, Laurent Wauquiez avait déclenché un véritable tollé au Maroc. Celui-ci avait annoncé, le 12 juillet dernier, la volonté du gouvernement français d'organiser des assises sur les centres d'appels dès la rentrée. Ces assises, qui se feraient avec la participation éventuelle de grandes entreprises, ont pour objectif de lutter contre la délocalisation touchant ce secteur en France, et dont le Maroc est l'un des principaux bénéficiaires. En effet, le secrétaire d'Etat laissait entendre que les Assises s'accompagneraient d'un arrêté gouvernemental, dès l'automne, pour obliger les entreprises recourant à des centres d'appels à assurer une transparence sur leur lieu d'implantation. "Ce qui est choquant, c'est que non seulement on ne vous dit pas où est situé le centre d'appels, mais on vous le cache, on demande à ceux qui vous répondent de changer leur nom pour faire croire qu'ils sont en France", indiquait-il. Dès lors, le gouvernement est sur le pont et il étudie un plan d'action contre la délocalisation des centres d'appels, afin d'inciter les entreprises à privilégier leur implantation sur le sol français. En clair, l'exécutif vise à «relocaliser» un maximum de centres de contacts et d'appels dans l'Hexagone. Pour tenter de «séduire» les dirigeants de centres d'appels ayant optés pour la délocalisation ces dernières années, Laurent Wauquiez annonçait la création d'une prime symbolique pour encourager la création de centres d'appels en France. Pour rappel, le secteur des centres d'appels emplois près de 250 000 personnes en France – environ 28 000 au Maroc. Et il faut savoir que sur la période 2005/2010, les emplois à l'étranger ont été multipliés par 10. Preuve du dynamisme des entrepreneurs français ouvrant sur le marché. Promoteur de la vision Offshoring du Royaume avec à la clé, entre autres, la création de 70 000 emplois à l'horizon 2015, Ahmed Reda Chami Chami, ministre du Commerce, de l'industrie et des NTIC, s'empressait réagir. Le ministre prendra contact avec l'Ambassadeur du Maroc en France, avec son homologue tunisien, qui est également directement concerné, ainsi qu'avec les opérateurs du secteur installés au Maroc ou en cours d'installation Depuis, rien à se mettre sous la dent en matière d'actions…concrètes de la part du gouvernement Fillon. Rien, si ce n'est que dans les couloirs de l'Elysée, on aurait pris la décision de maintenir l'organisation d'assises sur les centres d'appels, en France. L'exécutif français souhaite faire le forcing pour la promotion des relocalisations, mais avec un mot d'ordre, celui de ne pas compromettre les 28 000 emplois créés au Maroc dans ce secteur. Ce serait l'ancien ministre et ancien maire de Grenoble, Alain Carignon, un proche de Nicolas Sarkozy et Jean René Fourtou, président du Conseil de surveillance de Vivendi et également vice président du club Affaires France/Maroc, qui auraient convaincu Nicolas Sarkozy. Ce dernier aurait pris contact avec le Roi Mohammed VI, durant l'été, pour lui confirmer que le Maroc n'était pas dans le viseur.