L'Etat français va débloquer plus de 6 millions d'euros d'ici 2012 pour développer 50.000 emplois en trois ans, ainsi que la formation, dans la filière des centres de relation clientèle, au terme d'un accord-cadre signé mardi avec trois syndicats et la fédération patronale SP2C. «Au total, 18 millions d'euros seront mobilisés, dont plus de 6 millions d'euros de l'Etat avec pour objectif la création en 3 ans de 50.000 emplois dont 1.500 en contrats aidés, et le développement des compétences de 5.300 salariés des entreprises du secteur», selon un communiqué du secrétaire d'Etat à l'Emploi, Laurent Wauquiez. Lors de la présentation de son plan, jeudi, M. Wauquiez s'est défendu de vouloir rapatrier les centres d'appel délocalisés au Maroc, assurant que le but est de construire un «partenariat commun» et «complémentaire» entre la France et le Maroc pour créer des gisements d'emploi. Dans un entretien accordé au quotidien « Le Parisien/Aujourd'hui en France », il a affirmé qu'«il ne s'agit pas de demander de rapatrier les emplois qui sont, par exemple, au Maroc». «Notre objectif est de veiller à développer les emplois en France, mais nous voulons le faire évidemment non pas contre le Maroc, mais avec le Maroc», a t-il assuré, précisant que «le but est de construire un partenariat commun en étant complémentaire, afin de développer dans nos deux pays les gisements d'emplois». 60.000 emplois créés en dehors de la France Dans le cadre de l'emploi « offshore », en l'espace de trois ans, pas moins de 60.000 emplois ont été créés en dehors de la France. A la tête de ces pays bénéficiaires se trouvent le Maroc et la Tunisie. «Ce que nous voulons, c'est que la dynamique du secteur profite d'abord à la France. Il est normal qu'il y ait un équilibre», a expliqué Laurent Wauquiez dans cet entretien publié à l'occasion de la tenue à Paris des «Assises de la Relation client». Laurent Wauquiez a par ailleurs annoncé la mise en place d'une charte des bonnes pratiques visant notamment à favoriser l'emploi, la qualité du service et à mieux équilibrer les relations entre les donneurs d'ordre (France Telecom, Bouygues, Michelin, Accor, etc...) et les prestataires (Active Call, Webhelp, Arvato, etc.). En juillet dernier, un projet prêté au gouvernement avait semé la panique chez les Centres d'appel délocalisés et les entreprises françaises recourant à leurs services. Ce projet, qui prévoyait des sanctions contre les centres d'appels délocalisés, avait fait l'objet d'une polémique, l'opposition allant jusqu'à accuser l'exécutif de «protectionnisme». Pour rappel, le secteur des centres d'appels emploie près de 250 000 personnes en France, environ 28 000 au Maroc. Et il faut savoir que sur la période 2005/2010, les emplois à l'étranger ont été multipliés par 10. Les promoteurs de la vision «Offshore», dont M. Ahmed Reda Chami Chami, ministre du Commerce, de l'industrie et des NTIC, prévoient la création de 70 000 emplois à l'horizon 2015 au Maroc.