Le rapport annuel du Forum économique mondial (WEF) sur la compétitivité des pays dans le monde, a été présenté mercredi dernier à Genève. Avec un score de 4.08 (sur 7), le Maroc s'est positionné 75e en 2010. Le Royaume a certes amélioré son score par rapport à 2009, mais pas son classement, vu qu'il perd 2 places. Dans les grandes lignes, c'est la Suisse qui arrive en tête du classement mondial des pays les plus compétitifs, comme en 2009 où elle avait supplanté les Etats-Unis. Ayant subi de plein fouet les effets de la dernière crise financière, les Etats-Unis abandonnent leur 2e place à la Suède, et chutent à la 4e position, juste derrière Singapour. Le classement portait sur 139 pays, notés sur 12 critères. Avec une moyenne de 4.08, le Maroc a certes fait un peu mieux que les 4.03 de 2009, mais n'a pas réussi à améliorer son classement. C'est ainsi que de la 73e place en 2009, le Royaume occupe cette année la 75e, alors qu'il occupait la 64e place en 2007. Les 12 critères de notation sont regroupés en 3 grandes catégories, à savoir : les besoins fondamentaux (institutions, infrastructures, stabilité macroéconomique, santé et éducation de base), les boosters d'efficacité, et enfin les facteurs d'innovations. Dans l'ensemble, le Maroc a amélioré son indice dans chacune de ces catégories. Il semble cependant que ce soit dans la catégorie des besoins fondamentaux que les efforts aient été insuffisants. Le Maroc y a ainsi reculé de 7 places, malgré un indice qui passe de 4.49 à 4.57. Il est important de remarquer que, comme l'an dernier, c'est la difficulté d'accès au financement qui arrive en tête des facteurs qui freinent les affaires au Maroc, suivie de la corruption, qui arrivait en tête en 2008. Le niveau des infrastructures est cité en 3e position. Notons également que malgré un moins bon classement au niveau mondial qu'en 2009, le Maroc reste 9e dans le monde arabe, se maintenant ainsi dans le top 10, mené par le Qatar (17e mondial avec une note de 5.10). Au niveau du Maghreb, la Tunisie, 32e mondial avec 4.65, arrive en tête comme en 2009, après avoir gagné 8 places au classement mondial. Le Maroc arrive en 2e position, suivi de l'Algérie (86e) et de la Libye (100e). Du 6e rang sur le continent africain en 2009, le Maroc est désormais 5e; le trio de tête se composant de la Tunisie, de l'Afrique-du-Sud, et de l'Ile Maurice. La légère, voire insensible amélioration de l'indice du Maroc n'aura donc pas eu de véritable répercussion sur son classement à l'échelle mondiale. Certains médias marocains ont cependant préféré fermer les yeux sur la regression du Maroc dans le classement général. Ainsi, la MAP s'est contentée d'acclamer la position du Maroc au niveau du Maghreb, tandis que nos confrères du Soir Echos titrent : «Le Maroc remonte dans le classement de compétitivité». Faux, car si l'indice du Maroc passe de 4.03 à 4.08, le Maroc a perdu deux places par rapport à l'année précédente. Le 9 septembre dernier, c'est Le Matin qui titrait, dans le même ton : «Compétitivité mondiale : Le Maroc tire son épingle du jeu». Dans son édition de ce mardi 14 septembre, L'Economiste pour sa part, rapporte le mécontentement des départements ministériels marocains, qui critiquent la méthodologie et les critères de classification de ce rapport,. Sur le même ton, Le Soir Echos, s'interroge sur le fait que 43 pays séparent le Maroc et la Tunisie dans ce classement, sachant qu'il n'y a pas autant de diiférences entre les deux pays.