Sans eau, sans nourriture, le travail est beaucoup plus pénible durant ce mois de Ramadan, qui cette année se déroule en plein été. Les risques de malaises duent à une non hydratation ou à une baisse du taux de sucre dans le sang sont très présents. C'est pour cela que deux syndicats espagnols ont réuni leur voix pour demander un ajustement des horaires de travail pour les musulmans pratiquant le jeûne. Le point de départ de cette demande est l'intention exprimée par l'Association des Entrepreneurs Agricoles de Lérida et l'Association des Jeunes Agriculteurs (AEALL-ASAJA), basées en Catalogne, de faire signer aux travailleurs musulmans un document. Ce dernier les exempterait de toutes responsabilités dans le cas où ces ouvriers agricoles souffriraient de malaise, d'accident ou tout autre problème de santé durant la période de jeûne. La seconde raison est le fait que certains agriculteurs refuseraient durant ce mois sacré d'embaucher des travailleurs saisonniers, notamment marocains. Ils auraient eux aussi peurs des accidents mais aussi, même si cela n'a pas été clairement exposé, d'une baisse du rythme de travail. Le coordinateur du Centre d'information pour les travailleurs étrangers (CITE), Carles Bertrand, a déclaré selon Europa Press, qu'«il est illégal de restreindre l'embauche des ouvriers saisonniers musulmans par crainte qu'ils ne supportent pas les conditions de travail pendant le Ramadan». Il a ajouté qu'«il est aussi illégal de demander à connaître la religion d'un travailleur ou refuser de l'embaucher en raison de ses traits de musulman» L'année dernière ce sont les travailleurs de confession musulmane eux-mêmes qui ont pris l'initiative de la demande auprès de leurs patrons. Cette année comme pour éviter que cela vienne une fois de plus des ouvriers , l'initiative vient de deux syndicats: CC.OO et UGT. La porte parole D'UGT, Janette Vallejo, a indiqué que son service avait reçu beaucoup d'interrogations sur la manière d'aborder le jeûne pendant le travail. Selon elle, il faudrait aménager les horaires de travail. C'est à dire que les personnes devraient commencer plus tôt, pour éviter les heures de pleine canicule. Mais toujours selon elle, cela ne pourra être possible qu'en élaborant des conventions collectives qui fixeraient sur papier ces changement exceptionnels. Elle demande aussi aux patrons réticents d'observer les «bons exemples» se trouvant notamment dans la ville de Melilla. Cinq conventions avec des entreprises catalanes de construction, de propreté et de l'hôtellerie ont déjà été signées.