Françaises, français, qui résidez au Maroc (ou plus largement à l'étranger), sachez que dès la rentrée scolaire prochaine, vous allez devoir faire face à des dépenses supplémentaires en matière de frais de scolarité. En effet, le ministère des Affaires étrangères français aurait pris la décision de ne plus assurer la tutelle de l'Agence d'Enseignement de la langue Française à l'Etranger (AEFE). Et ce, à compter de septembre 2009. Du coup, l'agence étatique en charge de piloter l'enseignement de la langue de Molière à l'étranger est tout bonnement orpheline. Personne n'en veut. Pas même le ministère de l'Education nationale et son ministre Xavier Darcos qui a adressé une fin de non recevoir aux élus et syndicats. «Cette situation anormale conforte nos craintes de voir le transfert de l'enseignement public basculer vers la privatisation de l'enseignement. C'est purement scandaleux ! Comment peut-on prendre ce genre de décisions. Quel avenir pour les enfants dont les parents ont le «tort» de résider à l'étranger ?», tonne un parent d'élève du lycée Lyautey à Casablanca. Moins de pédagogie, moins de personnels qualifiés, un encadrement scolaire et parascolaire de moindre qualité (avec moins de contrats d'enseignements détachés par le ministère de tutelle et plus de contrats locaux), l'augmentation des frais de scolarité d'environ 12% (l'objectif assigné à l'agence par les pouvoirs publics seraient de 20%), l'instauration du droit d'entrée...payant (environ 1500 euros), hausse de 2% de la taxe pour les établissements scolaires conventionnées et de + 6% pour les établissements homologués. La France n'aurait-elle plus les moyens financiers d'assurer la promotion de la francophonie à l'étranger ? Quel rayonnement de la France à l'étranger demain ? Comment le président Nicolas Sarkozy et le gouvernement de François Fillon peuvent-ils expliquer ce virage à 180° après avoir opter pour la gratuité pour les classes de Première et de Terminale au lycée général, à la rentrée 2008 ? Quelque peu surprenant... La crise économique est-elle la cause de ces décisions stratégiques ? Il se pourrait que la source de motivation de Nicolas Sarkozy soit bien plus profonde. La France, ancienne puissance coloniale, ne disposerait plus des richesses d'antan. Et c'est les nouvelles générations, une de plus, qui sont prises en otage... sans l'avoir décider.