Les associations des parents d'élèves des établissements français au Maroc sont en colère. Ils dénoncent la décision prise unilatéralement par l'Agence pour l'Enseignement Français à l'Etranger (AEFE) d'augmenter les frais annuels de scolarité de 12% depuis l'année scolaire 2009-2010. Suite à cette mesure, les frais de scolarité auront augmenté de plus de 150% en cinq ans, estiment les associations des parents d'élèves des établissements français au Maroc, ajoutant qu'à ce rythme, cela devient intenable pour la plupart des ménages dont les enfants fréquentent ces écoles. En effet, pour 2011-2012, ces droits ont été fixés à 6000 DH pour les nouveaux inscrits. Pour les trois prochaines rentrées scolaires, ils seront de 5000 DH/an pour la maternelle. Il faudra payer respectivement 2000 DH, 2500 DH et 3000 DH pour le primaire ; 1500 DH, 2000 DH et 2500 DH pour le collège et 500 DH, 1000 DH et 1500 DH pour le Lycée. Les DAI s'ajoutent aux droits de première inscription (DPI) qui s'élèvent depuis la rentrée 2011-2012 à 17000 DH pour les Marocains, 11000 DH pour les Français et 20000 DH pour les étrangers. La facture s'alourdie aussi par le fait que l'AEFE facture désormais 10 mois de scolarité au lieu de 9 mois. Cette nouvelle revalorisation des frais de scolarité est différemment justifiée par les établissements de l'enseignement français au Maroc. Pour certains, la révision à la hausse des frais de scolarité est due à la réforme de l'enseignement français. «Suite à la réforme, plusieurs enseignants sont passés d'une échelle à une autre, ce qui implique un réajustement des salaires. Et par principe d'équité, nous sommes également obligés de revoir les rémunérations des enseignants marocains», explique un responsable d'un établissement français cité par un confrère casablancais. On avance même que les augmentations successives, plus de 40,5 %, en trois ans, de 2009 à 2012, sont liées aux nouvelles charges adjointes à l'AEFE par le gouvernement français - notamment la gestion de l'immobilier et une partie des enseignants - qui n'a pas augmenté le budget de l'agence en proportion. A noter dans le même ordre d'idées, selon l'AEFE, que les frais de scolarité vont augmenter durant la période 2008-2014 de l'ordre de 161% pour la maternelle, 177% pour le collège et 146% pour le lycée. Objectif : financer des investissements immobiliers d'envergure dans différents établissements français au Maroc. Mais, pour les associations des parents d'élèves, le bilan financier de ces établissements est positif ; il dégage un excédent important pouvant être mobilisé pour financer ces investissements. D'ailleurs, le ras-le-bol des associations des parents d'élèves a déjà commencé en 2009 lorsque l'AEFE a augmenté les frais de scolarité de 12%. Mais, ils ont décidé, après maintes protestations à l'époque, de garder leurs enfants inscrits, faute d'alternative similaire en matière de cursus et de système. Face à cette nouvelle revalorisation, elles ont décidé, en revanche, de poursuivre leurs refus. Elles ont observé, à cet égard, vendredi, un sit-in devant le Lycée Descartes de Rabat, pour dénoncer l'augmentation des frais de scolarité. Les responsables d'associations des parents d'élèves des établissements scolaires françaises au Maroc (L'Association autonome des parents d'élèves de Rabat, l'Association des parents d'élèves de Kénitra et l'Union des Conseils des parents d'élèves des établissements scolaires relevant de la Mission française au Maroc relevant de la Fédération des Conseils des parents d'élèves en France-FCPE) ont indiqué, en effet, que l'organisation de ce sit-in vise à protester contre « la décision unilatérale » prise par l'AEFE depuis l'année scolaire 2009-2010, jugée injustifiée, d'augmenter les frais de scolarité de 12%. Elles ont réclamé ainsi « l'arrêt de l'application de cette décision », soulignant que ces hausses ne correspondent nullement à la qualité de l'enseignement dispensé dans ces établissements qui a connu une régression. Des lettres explicatives ont été déjà adressées à nombre de responsables. D'autres seront envoyés aux candidats à la présidentielle française, mais aussi au chef du gouvernement marocain et au ministre des Affaires étrangères et de la Coopération. En cas de refus de l'AEFE d'annuler cette décision, elles envisagent même de nouvelles actions relatives notamment au refus de verser les frais de d'inscription durant la saison scolaire 2013 et la création de cellules de suivi de ce dossier revendicatif. Des sit-in similaires ont été organisés vendredi au niveau national, devant des établissements scolaires relevant de l'AEFE. Le nombre d'élèves inscrits dans les établissements scolaires de la mission française au Maroc atteint près de 18.500, réparti sur 38 établissements relevant de l'AEFE. Un établissement public national créé en 1990, et qui est placé sous la tutelle du ministère des Affaires étrangères française et européennes.