Les parents des élèves dans les établissements français au Maroc, en colère contre les hausses des frais de scolarité et la généralisation des droits annuels d'inscription (DAI), ont organisé, vendredi, une manifestation devant le lycée Descartes à Rabat.Ils étaient des centaines à manifester, à l'appel de l'Union des conseils des parents d'élèves (UCPE) de la Région Rabat-Kenitra, réunie le 10 avril en assemblée générale extraordinaire. Au cours de cette rencontre d'autres formes d'actions ont été évoquées dont un sit-in devant la commission des bourses et un autre devant l'ambassade de France. Décidés d'aller jusqu'au bout et obtenir gain de cause, les organisateurs de ces actions ont annoncé pour mardi une conférence de presse pour faire le point de la situation et dévoiler éventuellement leur plan d'action contre les décisions de l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger (AEFE), qui a mis au point en mars dernier une architecture prévoyant des augmentations des frais de scolarité et la généralisation des DAI à tous les élèves avec des taux différents selon le niveau scolaire et la nationalité et des DAI dégressifs par niveau mais majorés d'année en année, et ce après une majoration de 40 pc des frais de scolarité durant les trois dernières années. Cette nouvelle vague de protestations intervient en complément des actions menées dans le passé par les parents d'élèves y compris la “Journée école morte” le 30 mars dernier et le “Rassemblement régional des parents sur la parking du lycée Descartes” à Rabat. Des lettres explicatives ont été déjà adressées à nombre de responsables. D'autres seront envoyées aux candidats à la présidentielle française, mais aussi au chef du gouvernement marocain et au ministre des affaires étrangères et de la coopération, a-t-on décidé lors de la dernière assemblée générale extraordinaire de l'UCPE. Les parents des élèves ont déjà lancé sur le site web une e-pétition qui a recueilli jusqu'à présent des milliers de signatures pour exiger l'arrêt des hausses, dénoncer le projet d'autofinancement des établissements de l'AEFE, demander des garanties de sanctuarisation des fonds de réserves au Maroc et l'affectation des fonds des DAI, DPI et fonds de réserves à l'investissement immobilier au Maroc. Selon les associations des parents d'élèves, le projet d'autofinancement de l'AEFE va sans doute conduire à une ghettoïsation de l'école française au Maroc et à l'exclusion des enfants marocains pour la réserver en fin de compte à une élite économique et financière très réduite. Selon l'AEFE, les frais de scolarité vont augmenter durant la période 2008-2014 de 161 pc pour la maternelle, 177 pc pour le collège et 146 pc pour le lycée, pour financer des investissements immobiliers d'envergure dans différents établissements français au Maroc. Pour les associations des parents d'élèves, le bilan financier des établissements français au Maroc dégage un excédent important pouvant être mobilisé pour financer ces projets, sans répercuter de telles charges sur les parents.