Les arrestations de jihadistes s'opèrent désormais avant même qu'ils n'aient eu l'occasion de rejoindre les rangs de Daesh. Trois ressortissants européens, tous d'origine marocaine, en ont fait les frais au Kurdistan irakien. Les premières images de jihadistes européens, d'origine marocaine, tombés entre les mains des forces kurdes, viennent d'être diffusées sur le web. Une vidéo montre trois jeunes d'origine marocaine, deux de nationalité belge (deux frères) et un Français, interrogés par des éléments des Peshmergas. Le trajet : Bulgarie-Turquie-Kurdistan Visiblement en bonne santé, les prisonniers, commencent par décliner leur identité. Yassine et Amine Jamaï, dans un parfait dialecte marocain, racontent le trajet qu'ils ont pris pour tenter de rejoindre les rangs de l'Etat islamique. Après avoir atterri à l'aéroport de Sofia, ils ont dû passer des jours sur la route, traversant toute la Bulgarie pour ensuite arriver, en autocar en Turquie. La dernière étape avant leur destination finale : la frontière avec l'Irak. Yassine a également, révélé, à la personne qui l'interrogeait, qu'un autre membre de sa famille, un Belgo-marocain, combattait déjà dans les rangs de Daesh. Le troisième jihadiste est un ressortissant français d'origine marocaine, à peine plus âgé de quelques années que les deux frères Jamaï. Il s'appelle Omar Amine Belkacem, né en France, précisant que sa mère est marocaine. Il s'exprime uniquement en français. Contrairement à ses deux compagnons de cellule, il a fait une escale en Belgique avant de prendre un allé simple vers la Turquie. Au pays d'Erdogan, il a affirmé avoir pris plusieurs autocars avant qu'il ne soit arrêté, lui et les deux frères, par les forces kurdes. Changement de trajet En tout cas l'aventure des trois jeunes d'origine marocain a semble-t-il tourné court. Elle s'est terminée avant même qu'ils n'aient pu rejoindre les troupes de Aboubaker Al Baghdadi ou bénéficier d'entrainements paramilitaires. Mais le récit des deux Belgo-Marocains et du Franco-Marocain montre un changement dans le parcours des candidats au jihad. Contrairement à la très grande majorité de leurs prédécesseurs, la Syrie n'est plus le point de chute. Aujourd'hui c'est désormais vers l'Irak que semble se diriger les apprentis jihadistes. C'est dans ce pays que Daesh concentre la majorité de ses troupes et le groupe y contrôle d'ailleurs plusieurs parties du territoire. C'est ce qui explique l'interpellation de Yassine, Amine et Omar par les Peshmergas, fidèles au président du Kurdistan Massoud Barazani.