Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a juré dimanche que les rebelles kurdes, à l'origine de la mort de 12 soldats ce week-end dans des attaques transfrontalières, se "noieraient dans leur propre sang". Un soldat turc a été tué et un autre blessé dimanche par des rebelles kurdes dans une attaque contre un avant-poste militaire dans l'est de la Turquie, selon l'agence de presse Anatolie, portant à 12 le nombre des militaires tués par les séparatistes en deux jours. En riposte, des appareils turcs ont bombardé des bases rebelles kurdes samedi dans le nord de l'Irak. Un responsable kurde d'Irak, Karmang Ezzat, maire de la localité frontalière de Soran, a déclaré dimanche que le raid aérien avait coûté la vie à une adolescente, et blessé sa mère ainsi que son frère âgé de trois ans. D'après lui, l'aviation turque a pilonné sept villages de la province d'Erbil au cours d'un raid d'environ une heure et demie. Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan s'est rendu dimanche à Van, une localité du sud-est du pays, pour assister aux funérailles des militaires tués la veille. "Ils ne l'emporteront jamais. Ils n'obtiendront rien. Ils se noieront dans leur propre sang", a lancé le chef du gouvernement en référence aux rebelles. Pour sa part, le chef de l'armée turque a exhorté à la patience lundi dans la lutte contre la rébellion kurde après des attaques meurtrières durant le week-end, alors que les principaux dirigeants du pays se réunissaient à Ankara pour discuter de la montée des violences rebelles. "Nous sommes totalement déterminés à combattre l'organisation terroriste jusqu'à ce qu'elle soit anéantie. Ce combat est un combat à long terme et demande de la patience", a déclaré le général Ilker Basbug. Il a souligné cependant "qu'il serait erroné de penser que la terreur sera éradiquée seulement en prenant les mesures nécessaires dans les domaines économique et socio-culturel, tant que l'organisation terroriste maintient des éléments armés" dans ses rangs. L'armée turque a également effectué une incursion terrestre en Irak, jusqu'à une profondeur de 10 kilomètres, dans la nuit de samedi à dimanche, tuant quatre personnes, selon les autorités irakiennes. Cette incursion terrestre, la deuxième en cinq jours, a été condamnée par Bagdad. Elle n'a pas été confirmée par l'armée turque. Lundi matin, le président turc Abdullah Gül a réuni le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, le ministre de la Défense Vecdi Gonul, le ministre de l'Intérieur Besir Atalay, ainsi que des dirigeants militaires et du renseignement, selon l'agence Anatolie. Le général Basbug devait également se joindre à cette réunion. Par ailleurs, les Etats-Unis se disent prêts à accroître leur aide à la Turquie dans sa lutte contre les rebelles kurdes si Ankara en fait la demande, a déclaré lundi l'ambassadeur américain en Turquie. "Nous sommes prêts à examiner de manière urgente toute nouvelle demande de l'armée ou du gouvernement turcs, concernant le PKK", a déclaré James Jeffrey dans un communiqué. L'ambassadeur faisait référence au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), organisation considérée comme terroriste par Ankara et Washington, qui a multiplié ses attaques contre l'armée turque, ces derniers mois.