La guerre d'Obama contre l'Etat islamique a besoin de soldats puisque les frappes aériennes sont loins d'être suffisantes. Les pays sunnites sont sollicités pour envoyer des troupes en Irak combattre les jihadistes de EI. Le Maroc en ferait-il partie ? Sur les traces de George Bush (père) qui a réussi, en 1991, à mobiliser plus de trente pays contre Saddam Hussein, Barack Obama veut former une large coalition contre les troupes de l'Etat islamique. Le président américain a réussi à faire de son projet le thème central du dernier sommet de l'OTAN, tenu les 4 et 5 septembre au Pays de Galles. Dix pays de l'Alliance atlantique sont disposés à s'engager militairement aux côtes d'Obama dans sa nouvelle aventure en Irak. Un mois jour pour jour après son entrée sur le terrain, force est de constater que l'offensive aérienne est loin de porter un coup fatal aux combattants de l'organisation radicale. D'où la nécessité d'envoyer des hommes sur le terrain pour combattre ceux d'Aboubakr El Baghdadi. Mais hier, le locataire de la Maison blanche a tenu à préciser dans un entretien accordé à une chaîne américaine qu'il n'a pas du tout l'intention d'envoyer des soldats en Irak. Un message destiné à rassurer ses concitoyens aux Etats-Unis. Les pays arabes et islamiques sunnites devraient fournir les hommes de troupes ? Comme Obama, Cameron et Hollande, doivent faire face à une opinion publique de plus en plus sceptique à l'envoi de troupes au sol dans des conflits lointains. Les pays arabes et certains Etats islamiques sunnites comme la Turquie ou le Pakistan pourraient remplir ce rôle. Si on se fie à la déclaration sanctionnant la réunion de la Ligue arabe tenue hier au Caire, tous les pays de l'entité sont invités «à prendre les mesures nécessaires pour affronter les groupes terroristes». Le texte, lu par le secrétaire général de la Ligue, mentionne qu'il s'agit d'un combat «politique, sécuritaire et idéologique». Quelques minutes auparavant, le ministre des Affaires étrangères marocain, Salaheddine Mezouar, a mis en garde, dans un discours au terme de la présidence marocaine de la Ligue, contre les dangers qui guettent la région arabe, notamment les pays frappés de plein fouet par la vague du «Printemps arabe». Le chef de la diplomatie a précisé que depuis 2011, "la situation est devenue un désordre global", relevant qu'il "existe le risque d'un dérapage alors que le terrorisme guette". Quid du Maroc ? Les appels d'Obama aux pays sunnites de s'engager dans une guerre contre l'Etat islamique, seront-ils entendus par le Maroc ? Officiellement, la dernière fois que le royaume a envoyé des soldats dans la région remonte à 1991. Même s'ils n'avaient pas pris part à la guerre contre les forces de Saddam Hussein pour les déloger du Koweït, ils avaient pour mission d'assurer la protection de la plus importante raffinerie du pétrole d'Arabie saoudite. Officieusement, les militaires marocains sont présents dans certaines monarchies du Golfe, notamment en Arabie saoudite, les Emirats et le Bahreïn. Ils sont déjà installés à la frontière entre l'Arabie Saoudite et l'Irak en vue de soutenir les soldats du roi Abdellah contre les jihadistes de l'Etat islamique.