Les réactions d'officiels algériens suite aux appels de Mohammed VI et du ministre marocains des Affaires étrangères pour la relance de l'Union maghrébine s'enchaînent depuis deux semaines. Si les portes voix changent, la teneur du message en provenance d'Alger demeure la même. L'entretien de Salaheddine Mezouar publié par le quotidien saoudien Achark Awsat, continue de susciter de vives réactions en Algérie. Cette fois, c'est sous couvert d'anonymat qu'un «responsable» s'est confié à la très officielle agence de presse algérienne APS. Dans le fond, il n'a fait que puiser dans l'argumentaire déjà utilisé par le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, à l'occasion d'un entretien avec la chaîne Ennahar TV, destiné à répondre au discours du trône du roi Mohammed VI. La question du Sahara occidental reste le principal point de blocage pour l'Algérie Le «responsable masqué» s'attaque d'emblée aux propos du chef de la diplomatie marocaine en les qualifiant d' «errements frénétiques». Il enchaine en déplorant que «les relations bilatérales algéro-marocaines et la construction maghrébines ont fait les frais de la stratégie de la tension et de la politique de la rupture que nos voisins marocains entretiennent savamment». Il ne s'arrête pas là puisque selon lui le royaume cultive sa stratégie «avec une rare constance pour tenir en otage la destinée des peuples maghrébins». Une manœuvre qui, selon le responsable anonyme, n'a qu'un seul objectif : amener son pays à «renier sa position principale sur la question du Sahara occidental qui est conforme, je le précise, à la stricte légalité internationale». «Le Maroc a peur des échéances internationales» Cet officiel attribue l'offensive du ministre des Affaires étrangères, Salaheddine Mezouar à «cette peur panique du Maroc à l'approche de rendez-vous cruciaux, en octobre prochain et en avril 2015, où l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU, Christopher Ross, devra faire son rapport au Conseil de sécurité sur la question du Sahara occidental dans le cadre de l'évaluation de tout le processus politique». Force est de constater que même si les porteurs du message (Lamamra, Ksentini, Belkhadem et le dernier sur la liste, ce responsable anonyme) de la version officielle défendue par le pouvoir en Algérie changent, le contenu reste la même. Si le Maroc, par la voie du monarque, a appelé à dépasser les désaccords en vue de s'engager dans une réelle construction de l'Union du Maghreb, garantissant une libre circulation des biens et des personnes entre les cinq pays de l'UMA, le voisin de l'Est ne semble pas du tout sur la même longueur d'ondes. Les responsables algériens éludent à chaque fois la question de la réouverture des frontières terrestres pour se focaliser sur le dossier du Sahara occidental.