Sitôt terminée la tournée de James Baker dans la région, les mercenaires d'Alger se sont empressés de rejeter, sans fard, les nouvelles propositions du représentant personnel du S.G de l'ONU. Le délai fixé par l'ex-secrétaire d'Etat américain aux « parties » (au plus tard le 1er mars 2003) semble avoir été plus que «respecté » par les rejetons d'Alger. Selon leur «agence de presse », les nouvelles idées de James Baker « ne diffèrent guère » de l'accord-cadre qui octroie au Sahara une large autonomie sous souveraineté marocaine. « Ce n'est ni une cinquième voie, ni un nouveau plan », estime le communiqué publié hier lundi par les séparatistes dorés sur tranche. Le mouvement porte-voix de la séparation et du partage des territoires marocains estime que le nouveau plan est le même que celui déjà présenté au Conseil de sécurité de l'ONU, en juin 2001. Il ne s'agirait, selon eux, que de la reconduction de la troisième voie. Aussi, les responsables algériens avaient fait preuve de retenue, lors de la présence de l'émissaire onusien dans la région, préférant prendre le temps pour l'examen des nouvelles propositions à la précipitation. La brusque sortie de leur progéniture témoigne, encore une fois, du partage des rôles et des tâches. Si aux sbires de Tindouf sont dévolus la surenchère et les refus, les officiels algériens soufflent le chaud et le froid. L'ambiguïté est maintenue : pas de refus catégorique, mais la discussion d' «une solution politique» est souhaitable. De quelle solution est-il question ? Le partage ? Une issue sur l'Atlantique pour l'Algérie ? On n'ose pas le dire à voix haute. Alors on se raccroche au principe d'autodétermination et au moribond plan de règlement qui a agonisé à cause de la hiérarchie militaire algérienne. C'est cette dernière qui dicte ses choix à l'Algérie et aux mercenaires et bloque toute solution qui, selon elle, avantagerait le Maroc qu'elle préfère freiner dans son développement par la persistance du conflit. Ainsi, les commentaires, faits par la presse internationale, sur une prétendue ouverture en Algérie qui permettrait un règlement définitif du conflit artificiel, n'auront duré que ce que durent les roses. Déjà le ministre algérien des Affaires étrangères, dans un entretien au quotidien Achark Al Awsat, avait donné le ton, avec le langage diplomatique de circonstance. M. Belkhadem s'est dérobé de donner une réponse précise sur la position de l'Algérie, se contentant de dire qu'il n'y a pas lieu de se précipiter. Cela ne l'a pas empêché de ressortir des tiroirs le fameux discours sur le soutien du principe de l'autodétermination et de la recherche d'une issue politique. « L'Algérie soutient tout plan qui permet l'autodétermination », a-t-il déclaré. Il a pris soin, cependant, de ne pas redire, comme en est chargée la presse officielle, qu'il s'agit d'un problème de « décolonisation ». Mais ce que le pouvoir algérien feint d'oublier, c'est que c'est le Maroc qui avait accepté la tenue d'un référendum d'autodétermination. Or l'Algérie et ses protégés veulent une consultation référendaire sur mesure limitée à la liste coloniale de 1974. De plus, la légalité internationale, à claquelle Alger ne cesse de se référer, déjà été exprimée par le biais du Conseil de sécurité de l'ONU. Ce dernier a fait le constat de la mort du plan de règlement et est conscient de l'implication directe de l'Algérie dans ce conflit, d'ailleurs créé de toutes pièces par les généraux voisins. C'est aussi sur recommandation de cette même instance onusienne que M. Baker a présenté les nouvelles propositions. Des propositions de l'ONU. C'est dire qu'à l'Est, il n'y a rien de nouveau. Il va falloir attendre un sursaut onusien pour ramener nos voisins algériens à la sagesse.