Contrairement aux messages relayés, depuis plusieurs jours, par les médias du Polisario, la question du Sahara n'a pas été au centre des entretiens entre John Kerry et Ramtane Lamamra. L'Américain réserve surement ce sujet à l'étape marocaine qui commencera demain avec une réunion avec son homologue Salaheddine Mezouar. Alger accueille la 2ème réunion du mécanisme du Dialogue stratégique avec Washington, présidée par les deux chefs de la diplomatie. Lors de la séance d'ouverture, à laquelle la presse a été invitée, les allocutions de John Kerry et Ramtane Lamamra étaient essentiellement dominée par le souci sécuritaire, notamment au Sahel. Même si, hier, le nouveau porte-parole du ministère algérien des Affaires étrangères a estimé, dans des déclarations à la presse de son pays, que la visite de John Kerry ne s'articulerait pas uniquement «autour des questions sécuritaires». La question du Sahara, grande absente «Le terrorisme, la traite des personnes, le trafic de drogue et toutes sortes d'activités criminelles ont tissé leurs toiles et bâti des réseaux dans la région du Sahel», a indiqué le chef de la diplomatie du voisin de l'Est. Pour sa part John Kerry a affirmé, selon la même source, «le soutien de son pays à l'Algérie dans la lutte contre le terrorisme et salué les efforts consentis pour rétablir la stabilité de la région du Sahel». Le chef du Département d'Etat n'a pas tari d'éloges sur l'Algérie, qualifiée de «partenaire important» dans la lutte contre les groupes radicaux. Le terrorisme «ne connaît pas de frontières», selon Kerry. «C'est pourquoi il n'y a qu'un seul moyen pour répondre à cette menace, à savoir la coopération entre les Etats», a-t-il revendiqué. Force est de constater que la question du Sahara occidental n'a pas été au centre des discussions entre les deux diplomates, comme le laissaient entendre les médias proches du Polisario. Kerry ne l'a même pas abordée lors de la séance d'ouverture du Dialogue stratégique. Pour sa part, Lamamra l'a évoqué brièvement au même titre que la crise syrienne et le conflit israélo-palestinien, insistant sur le soutien de son gouvernement aux efforts de l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU au Sahara occidental, Christopher Ross, en vue «d'un règlement du conflit».