Le ministre algérien des Affaires étrangères a tenté, à l'occasion d'un entretien avec une chaîne russe, de colorer par des déclarations de bonnes intentions le très sombre tableau des relations entre son pays et le Maroc. Le tout a été distillé dans un langage très diplomatique. Mais l'entreprise s'est terminée en queue de poisson à cause du conflit du Sahara occidental. Une semaine après l'épisode de l'expulsion par les autorités algériennes d'une délégation sécuritaire marocaine, le chef de la diplomatie du voisin de l'Est tente de changer de ton. Dans un entretien accordé à la chaîne «Russia today», Ramtane Lamamra a souligné que son pays «entretient des relations normales et diversifiées avec le Maroc». Le ministre a, toutefois, reconnu que «certains incidents surviennent de temps à autre. Nous souhaiterions qu'ils n'aient pas lieu mais lorsqu'ils se produisent, nous privilégions toujours en Algérie la solution pacifique à tous les différends». Il tout de même reconnu qu'il y avait des dossiers de divergences entre les deux Etats mais ces derniers «ne doivent en aucun cas se répercuter négativement sur les relations entre deux pays voisins», a-t-il ajouté. Autant de belles déclarations qui tranchent complètement avec les tentions survenues ces dernières semaines sur le dossier des réfugiés syriens et l'interdiction à une délégation marocaine de prendre part à un atelier sur la lutte contre le terrorisme organisé par le conseil de sécurité à Alger. Les déclarations de bonnes intentions s'arrête au Sahara Interpellé sur le dossier du Sahara occidental, le ministre des Affaires étrangères a poursuivi sur le même ton très diplomatique. Ramtane Lamamra a effet expliqué à la chaîne russe que ce conflit qui «existe depuis 40 ans, n'a pas empêché l'Algérie ni le Maroc de procéder à des échanges de visites et de participer à la création de l'Union du Maghreb arabe et à d'autres rencontres internationales». Mais le ministre a fait l'impasse sur la paralysie de l'UMA à cause justement du différend sur le Sahara auquel s'est greffée la fermeture des frontières terrestres, voilà 20 ans. Même si Lamamra a réitéré que son pays «n'est pas partie au conflit et ne dicte à aucune autre partie la conduite à tenir lors du référendum», il a enchainé en souhaitant que «le peuple sahraoui soit en mesure d'exprimer sa volonté à travers un référendum libre et régulier».