Même s'il a été contraint de céder les commandes de la Minurso à la Canadienne Kim Bolduc, l'Allemand Wolfgang Weisbrod-Weber ne serait apparemment pas prêt de délaisser le dossier du Sahara occidental. Des sources n'écartent pas la possibilité que ce dernier se voit confier des missions de lobbying au profit du Polisario à New York. Le 31 juillet, Wolfgang Weisbrod-Weber quittera, officiellement, ses responsabilités à la tête de la Minurso. Presque deux semaines avant cette échéance, il a tenu à se rendre, une nouvelle fois, dans les camps de Tindouf où il se trouve, depuis hier. C'est son second voyage en l'espace de deux mois. Le 8 mai dernier, soit deux jours avant que le secrétaire général de l'ONU n'ait informé les membres du Conseil de sécurité de la nomination de la Canadienne Kim Bolduc à la place de l'Allemand, il s'était rendu chez Mohamed Abdelaziz pour aborder la question des mines. L'Allemand en lobbyiste du Polisario? Un déplacement qui à priori s'apparente à une visite d'adieu. Néanmoins le programme du fonctionnaire de l'ONU, annonce plutôt le contraire. «A en juger par les rendez-vous figurant sur son agenda, il s'agit, plutôt, d'une réunion de travail en vue d'amener la direction du Polisario à adapter sa stratégie avec le nouveau contexte, marqué par l'arrivée de la Canadienne Kim Bolduc à la tête de la Minurso. Et ce n'est pas tout», nous confie une source au Sahara. Une nomination qui a fait perdre au Front un allié très déterminant au sein de l'appareil des Nations-Unies. Il est prévu qu'aujourd'hui, Wolfgang Weisbrod-Weber s'entretienne avec Mohamed Abdelaziz. Un rendez-vous suivi par des réunions avec le «premier ministre», Mohamed Taleb Omar et le «ministre de la Défense» du Polisario, l'Algérien Mohamed Lamine Bouhali. C'est dire l'importance de la visite. La même source n'écarte pas la possibilité que des missions de lobbying soient confiées à l'Allemand au siège de l'ONU au bénéfice des amis de Abdelaziz. «C'est un homme qui a ses entrées à New-York. Le Polisario, en ce moment, a grandement besoin de l'expérience et du réseau de Wolfgang Weisbrod-Weber aussi bien au siège de l'ONU que dans son pays d'origine afin de plaider en faveur de l'élargissement du mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l'Homme au Sahara occidental», assure notre source. Pour mémoire, la désignation, le 14 juin 2012, de l'Allemand à la tête de la Minurso intervenait dans un contexte très particulier et surtout défavorable à Rabat. Elle sonnait, alors, comme une mesure de représailles de la part de l'administration Obama à la décision marocaine de retirer sa confiance à Christopher Ross, l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU au Sahara occidental.