En l'espace d'une semaine, Ban Ki-moon a tenu à exprimer ses divergences avec le Maroc sur la question du Sahara Occidental. Le SG a réitéré, encore une fois, sa confiance en Christopher Ross et a nommé un Allemand à la tête de la Minurso. Auparavant, il dirigeait la mission de l'ONU chargée de l'organisation du referendum qui a donné l'indépendance, en 1999, au Timor oriental. Un cas d'école pour le Polisario. Entre Ban Ki-moon et le Maroc, les relations ne sont pas au beau fixe. Et c'est un euphémisme. Le secrétaire général de l'ONU tient à s'opposer à la demande marocaine réclamant le départ de Christopher Ross. Il vient de «réitérer sa confiance et son total appui à son envoyé personnel au Sahara». Cette position a été exprimée, vendredi à New-York à l'occasion d'un point de presse, par Martin Nesirky, porte-parole du SG des Nations-Unis, en réponse à une question sur les critiques du chef de la diplomatie espagnole, José Margallo au travail du médiateur américain. Le jeudi 21 juin à Rabat, José Margallo a estimé qu'«il serait pertinent que l'émissaire spécial sur le dossier (Sahara, ndlr) s'intéresse aux thèmes centraux et non aux thèmes accessoires». Ne partageant nullement cette position, Martin Nesirky rapporte que «le secrétaire général précise que durant les rounds de négociations informelles, son envoyé a donné diverses opportunités aux parties pour débattre de thèmes centraux mais jusqu'à présent les parties n'ont pas bougé de leurs positions initiales». Cette marque de confiance en Christopher Ross de la part du secrétaire général de l'ONU n'est pas la seule, elle est accompagnée par une nomination, le 15 juin, de l'Allemand Wolfgang Weisbrod-Weber au poste du chef de la MINURSO à la place de l'Egyptien Hany Abdelaziz dont le mandat s'est terminé le 30 avril dernier. Sahara Occidental VS Timor Oriental La désignation du nouveau chef de la Minurso a été bien accueillie par la direction du Polisario. Et pour cause, le ressortissant allemand était le chef de la mission des Nations-Unies chargée de l'organisation du referendum ayant conduit à l'indépendance du Timor oriental, septembre 1999, et mettait fin à plus de 35 ans d'occupation indonésienne. Les amis de Mohamed Abdelaziz ont longtemps plaidé pour une transposition de ce modèle au Sahara. Cette nomination n'a pas été commentée par les responsables marocains ni, d'ailleurs, par les médias officiels. En choeur, ils ont évité de signaler le passage de Wolfgang Weber au Timor oriental. Et pourtant, ce passage devrait interpeller le gouvernement à plus d'un titre. Des sources redoutent, en effet, que cette arrivée de l'Allemand au Sahara ne soit le prélude à une mise en application sur le terrain des recommandations énoncées dans le dernier rapport, en avril, de Ban Ki-moon sur le Sahara. Un rapport qui a fait sortir le Maroc de ses gonds au point de demander le départ de Christopher Ross, le véritable rédacteur du document.