Le Maroc sortira-t-il vainqueur du bras de fer diplomatique qui vient de s'enclencher à la suite d'une simple décision qui somme toute relève de sa pleine et entière souveraineté ? Le retrait, jeudi dernier, par Rabat de sa confiance à l'envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU sur le dossier du Sahara, Christopher Ross, a provoqué un intense jeu diplomatique à multiples rebondissements. Pour le moment, et en vertu des protestations de Rabat, Christopher Ross, reste en fonction. Selon Martin Nesirky porte parole des Nations unies, le secrétaire générale de l'organisation, Ban Ki Moon, « a réitéré sa confiance à son émissaire ». Une décision qui à priori ne tient pas compte de l'avis du Conseil de sécurité puisque la plupart des pays membres ont, dans un premier temps, « pris acte de la décision du Maroc ». La situation a eu comme effet immédiat, la suspension de la visite que s'apprêtait à rendre, dans les tous prochains, Christopher Ross dans la région. Les négociations se trouvent encore au point mort comme ils l'étaient, d'ailleurs, depuis la prise de fonction de l'émissaire onusien, en 2009. Les relations entre Rabat et l'émissaire de Ban Ki Moon se sont détériorés depuis la publication du dernier rapport annuel qu'il a soumis au Conseil de sécurité et dans lequel il a même demandé une extension des attributions de la MINURSO. Le Maroc avait émis de sérieuses réserves à l'endroit de l'envoyé spécial et la question a, même, été au centre d'échanges, la semaine dernière, entre Ban Ki Moon et Saad Eddine Othmani, le chef de la diplomatie marocaine. Jeudi, le gouvernement a decidé de retirer unilatéralement sa confiance à Chritopher Ross, mettant en doute « sa méthode de travail déséquilibrée et partiale dans plusieurs cas ».