Me. José Luis Sanz Arriba, le «Jacques Vergès» espagnol n'a rien pu faire pour le gouvernement marocain. Dans la soirée du mercredi, un procureur de la Audiencia Nacional a refusé d'instruire la plainte déposée par Abdelilah Benkirane contre le quotidien El Pais. Une revanche personnelle pour le journaliste Ignacio Cembrero. Revers pour le gouvernement marocain en Espagne. La justice de ce pays vient de rejeter la plainte déposée, fin décembre 2013, par Abdelilah Benkirane, au nom de l'Etat contre le quotidien El Pais pour apologie du terrorisme. La décision a été prise, hier soir, par le procureur de la Audiencia Nacional à Madrid, indique dans un tweet, Ignacio Cembrero, l'ancien journaliste du quotidien qui était également visé par la plainte. Procureur plus haute instance pénale #Espagne rejette plainte #Benkirane #Maroc contre @icembrero & @el_pais pour apologie du terrorisme — Ignacio Cembrero (@icembrero) 18 Juin 2014 «J'espère que la justice marocaine tirera les conséquences du rejet de la plainte de Benkirane contre El Pais et en tiendra compte pour Anouzla», a-t-il souhaité pour son confrère marocain. Faut-il rappeler que le directeur du site Lakome, censuré par l'ANRT, est toujours poursuivi pour «aide matérielle», «apologie» et «incitation au terrorisme», suite à la diffusion, en septembre 2013, d'un lien vers la fameuse vidéo d'AQMI sur le Maroc. Une revanche pour Cembrero Incontestablement, cette décision constitue une revanche pour Cembrero qui a été récemment, poussé par la nouvelle direction du journal à présenter sa démission. D'ailleurs, ses anciens collègues à El Pais n'ont pas encore publié la nouvelle sur la version en ligne du journal. Et ce n'est surement pas à cause du retard de son annonce, puisque l'élimination de la Roja, dès le premier tour du mondial de football au Brésil, figure quant à elle en Une du site du quotidien alors qu'elle s'est produite, décalage horaire oblige, très tard dans la soirée d'hier. Cet «oubli» ne fait que corroborer les accusations de Cembrero portées contre ses anciens supérieurs hiérarchiques d'«omission systématique» des sujets de l'actualité marocaine, pourtant couverts par les autres médias internationaux. Une tendance qui se confirme quotidiennement sur la version en ligne d'El Pais. La dernière information concernant le royaume est un compte rendu de la visite du ministre des Affaires étrangères, José Margallo, à Rabat pour la préparation du voyage du nouveau roi d'Espagne au Maroc. C'était le mardi 17 juin. En revanche, le site n'a pas fait le moindre écho de la liberté provisoire accordée, le même jour, à six membres du Mouvement du 20 février, arrêtés le 6 avril lors de la marche de trois syndicats à Casablanca ou de l'intervention de Benkirane devant les membres de la Chambre des conseillers. Alors même que El Pais a chargé un nouveau journaliste pour suivre l'actualité marocaine. El País publie enfin un court article El País a pris son temps mais a finalement publié dans la soirée de jeudi, un article court pour annoncer le classement de la plainte du Maroc contre le quotidien et son ex-journaliste Ignacio Cembrero. On y trouve quelques détails sur la décision de la Audiencia Nacional. "Il n'existe aucun fait de nature pénale qui pourrait être imputé au journaliste ou au quotidien", rapporte des sources judiciaires à El País. Selon ces mêmes sources, l'objectif de la diffusion de la vidéo était informatif, et ne peut constituer une apologie du terrorisme.