Un mois après la publication d'un sombre rapport sur la torture au Maroc, deux représentants d'Amnesty sont au Sahara. Le sujet était évidemment au cœur des discussions avec des associations proches du Polisario. Ce qui n'augure rien de bon pour les autorités marocaines. Une délégation d'Amnesty international (AI) se trouve au Sahara occidental. Jusqu'à présent les deux représentants de l'ONG, Avner Gidron, conseiller, et Sirine Rached, chercheuse à la division MENA au sein d'AI, n'ont eu des rencontres qu'avec des associations très proches du Polisario (le Comité de défense du droit à l'autodétermination et l'Association sahraouie de protection et de diffusion de la culture sahraouie), ou avec celles qui sympathisent avec le Front, comme c'est le cas de la section de l'AMDH à Laâyoune. La torture au cœur des discussions Le 13 mai dernier, Amnesty a classé le Maroc dans la liste noire des pays où la pratique de la torture est fréquente. Un classement que le gouvernement Benkirane tente, depuis, de minimiser la portée en lançant des promesses annonçant la fin de l'impunité des tortionnaires. Au Sahara, les interlocuteurs de la délégation d'AI ont tous joué la même partition. Le Mardi avec le président du Comité de défense du droit à l'autodétermination, Mohamed Dadach et le lendemain avec l'AMDH, le sujet de la torture était au cœur des discussions. Ce qui ne devrait guère servir les intérêts des autorités marocaines. Au cours de ces réunions, les représentants des trois associations ont tous présenté des observations sur ce qu'ils qualifient de «violations des droits de l'Homme», «détentions arbitraires à cause d'opinions politiques», «justice aux ordres», «disparition forcées» ou encore «interdiction de constitution d'associations» proches du Polisario. Autant d'indicateurs qui devraient, à coup sûr, figurer dans le prochain rapport d'Amnesty sur le Maroc. L'objectif de ces déplacements Les visites d'Amnesty dans la région sont fréquentes. D'habitude, elles interviennent dans le sillage de l'adoption du Conseil de sécurité de nouvelles résolutions sur le Sahara occidental. A titre d'exemples : en 2013, c'était en mai, et cette année c'est en juin. Des déplacements sanctionnés par des rapports qui servent d'indicateur à l'ONG en vue d'arrêter sa position sur le conflit, notamment dans le volet consacré aux droits de l'Homme. Amnesty international à l'instar de Human Rights Watch sont pour un élargissement du mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l'Homme sur ce territoire. En avril de chaque année, elles adressent en ce sens, des lettres au secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon.