L'ONG vient de publier son rapport annuel 2013 sur les droits de l'homme dans le monde. L'agence officielle MAP relaie le chapitre sur l'Algérie mais se garde bien de mentionner ce que dit Amnesty sur le Maroc... Il y a quelques jours, le ministère de l'Intérieur s'est attaqué à Amnesty international suite au communiqué de l'ONG concernant des allégations de torture au Sahara. Amnesty demandait l'ouverture d'une enquête impartiale pour vérifier ces allégations. L'Intérieur avait répondu en dénonçant «le manque d'objectivité» de l'ONG, accusée de faire le jeu des sahraouis pro-polisario. Ce qui n'a pas empêché l'agence officielle MAP de publier une dépêche ce jeudi sur la sortie du rapport annuel 2013 d'Amnesty sur les droits de l'homme dans le monde. Mais seulement sur le chapitre dédié à l'Algérie... La MAP relève ainsi que "Cette année encore, les autorités (algériennes) ont maintenu des restrictions sur la liberté d'expression, d'association et de réunion, dispersé des manifestations et harcelé des défenseurs des droits humains". L'agence officielle relève également l'impunité dont bénéficient selon Amnesty «les responsables d'atteintes graves aux droits humains commises en Algérie dans les années 1990 et d'actes de torture et de mauvais traitements infligés aux détenus les années suivantes». La MAP note par ailleurs qu'Amnesty «n'a pas manqué d'épingler les autorités algériennes qui continuaient de harceler les défenseurs des droits humains, notamment en entamant des poursuites judiciaires contre eux.» Maroc-Algérie : même constat Si le constat fait par Amnesty sur les violations des droits de l'homme en Algérie est largement partagé par les milieux associatifs, la situation au Maroc n'est guère plus brillante. La MAP a pourtant fait l'impasse sur le chapitre Maroc du même rapport. L'ONG y indique notamment que «Les autorités (marocaines) ont poursuivi la répression contre les journalistes et d'autres détracteurs de la monarchie ou des institutions étatiques. Les forces de sécurité ont eu recours à une force excessive pour disperser des manifestations.». Le chapitre Maroc du rapport 2013 rapporte aussi que «De nouvelles informations ont fait état d'actes de torture et de mauvais traitements infligés notamment à des personnes détenues aux fins d'interrogatoire par des agents de la Direction de la surveillance du territoire (DST). À la suite de sa visite au Maroc en septembre, le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture a fait observer que les actes de torture étaient plus répandus lorsque les autorités considéraient que la sécurité nationale était menacée. Il a ajouté que les allégations de torture débouchaient rarement sur des poursuites à l'encontre des auteurs.» Au Sahara et à Tindouf Concernant le Sahara, Amnesty souligne que «Les forces de l'ordre ont fait un usage excessif de la force au Sahara occidental pour réprimer des manifestations ou les empêcher. Les organisations sahraouies de la société civile étaient toujours confrontées à des obstacles qui empêchaient leur reconnaissance légale.» Amnesty a ajouté dans ce chapitre un passage sur «les camps du Front Polisario», où l'ONG indique que «cette année encore, le Front Polisario n'a pris aucune mesure pour amener à rendre compte de leurs actes les personnes accusées d'avoir commis des atteintes aux droits humains durant les années 1970 et 1980 dans les camps qu'il contrôlait.».